Plus les analyses et les investigations avancent, plus le scandale sanitaire de la pollution aux perfluorés dans l'Ouest lyonnais prend de l'ampleur. Les résultats d'analyses réalisées sur plus de 125 prélèvements dans des jardins et les sols de 15 sites sensibles comme des écoles et des parcs dans un périmètre inférieur à 500 mètres autour de la plateforme industrielle montrent une présence accrue de PFAS dans les sols, les fruits et les légumes, ainsi que l'eau de pluie et les puits privés utilisés pour l'arrosage des jardins.
La préfecture recommande donc aux habitants présents dans ce rayon de 500 mètres autour du panache de dispersion des rejets de l'usine d'Arkema de Pierre-Bénite de ne plus consommer les fruits et légumes produits dans les jardins potagers du secteur, et de ne pas utiliser l'eau des puits privés, ni les eaux pluviales, et ce quel qu'en soit l'usage.
Cela s'ajoute aux premières recommandations de ne plus consommer les oeufs de poulaillers d'Oullins-Pierre-Bénite, mais aussi d'autres communes voisines.
"Une réflexion plus approfondie en terme de recommandations générales est menée concernant la zone supérieure à 500 mètres en lien avec les autorités nationales", précise également la préfecture.
Concernant la surveillance d'Arkema et de Daikin, les services de l'Etat annoncent que les rejets du premier cité sont d'ores et déjà "inférieurs à l'objectif de septembre 2024". La DREAL poursuit de son côté des contrôles inopinés chez les deux industriels.
Enfin, la nouvelle unité de production de polymère additivé dite "pre-compound" de Daikin est encadrée par un arrêté préfectoral. Même si elle ne conduit pas à des rejets de PFAS dans l'eau, une "surveillance obligatoire" est mise en place pour s'en assurer. Et Daikin devra également fournir sous trois ans un plan de substitution.