Avant le scrutin, le parti de François Baroin comptait 8 députés sur 14 circonscriptions. Mais dimanche soir, la République en Marche arrivait en tête dans tous les secteurs du département, promettant à certains parlementaires ou successeurs désignés de perdre leur siège cet été. Pratiquement aucun candidat n'a osé se présenter en préfecture du Rhône. Michel Forissier, secrétaire départemental des Républicains se sentait donc bien seul.
Le cas le plus dramatique, c'est celui de Philippe Cochet, député-maire LR de Caluire, président des Républicains du Rhône. Dans son fief de la 5e circonscription, qu'il détient depuis 2002, il n'a obtenu que 26,33% des voix, contre 45,80% pour Blandine Brocard, candidate LREM encore inconnue du grand public il y a quelques semaines. Même dans sa commune de Caluire, Philippe Cochet se fait laminer avec 28,38% des voix !
A Lyon, dans la normalement classée à droite 4e circonscription, Dominique Nachury a également probablement perdu son siège de députée LR. Son faible score de 22,01% ne pourra rien face aux 45,79% d'Anne Brugnera (LREM).
Anne Lorne, propulsée par Laurent Wauquiez dans la 1ère circo à la place de Michel Havard, n'a pas existé dans ce premier tour, larguée par Thomas Rudigoz (LREM) et Elliott Aubin (FI).
Quant à Nora Berra, dans la 3e circonscription, elle n'est pas non plus au second tour face à Jean-Louis Touraine, doublée par le candidat de la France Insoumise !
Dans la 10e circonscription, Christophe Guilloteau a-t-il manqué de discernement ou a-t-il bien fait d'envoyer sa compagne Sophie Cruz au casse-pipe ? Chahuté par son propre camp pour ce choix peu en vogue avec la moralisation réclamée de la vie politique, l'ancien député LR depuis 2003 a vu Sophie Cruz se prendre les pieds dans le tapis : 19,40% contre les 46,66% de Thomas Gassilloud (LREM).
Même Georges Fenech, qui avait pris soin de fustiger François Fillon durant la présidentielle, a subi la vague LREM dans sa 11e circonscription.
Pour lui et pour Philippe Cochet, c'est un désaveu terrible et une promesse de ne plus avoir de raison valable pour aller régulièrement à Paris, et peser au sein de leur parti.
"On ne comprend toujours pas ce qu'il s'est passé, on a davantage la haine contre les candidats LREM qui sortent de nulle part et qui vont se planter comme il faut à l'Assemblée que contre les électeurs qui sont manipulés", note un responsable des Républicains du Rhône.
"Les citoyens ont pris l'habitude de s'écarter des isoloirs et des urnes. Mais ils doivent se rappeller que c'est un droit qui s'use lorsqu'il n'est pas utilisé", rajoutait Michel Forissier, faisant allusion à la forte abstention.
Après ces législatives, la droite lyonnaise et rhodanienne va devoir se reconstruire. Dans la douleur, et face à un clan Macron surpuissant. La tâche s'annonce au moins aussi ardue que celle des neuf candidats LR restants en lice au second tour.