Le candidat de la France Insoumise dans la 6e circonscription voit de plus en plus un duel se profiler entre Bruno Bonnell (LREM) et lui. "On a notre carte à jouer. Et finir devant Najat Vallaud-Belkacem permettrait d’accélérer la recomposition de la gauche, de mettre à l’écart un membre du gouvernement de François Hollande et une professionnelle de la politique".
Laurent Legendre est du genre à faire de telles prédictions, avant de tempérer ses propos en reconnaissant naviguer "à l’aveugle" face au désintérêt global des électeurs pour ce scrutin. "En tout cas, je ne crois pas à la triangulaire, il risque d’y avoir de l’abstention comme en 2012". D’où ses deux assemblées citoyennes visant à expliquer aux Villeurbannais le rôle du député. "Le boulot de pédagogie des citoyens, on le fait", annonce Laurent Legendre.
"Les gens qui avaient voté pour Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle nous disent : "il a perdu, donc c’est fini". A nous de leur expliquer que des députés insoumis peuvent encore porter son projet pour la France et nos trois axes d’urgences écologique, démocratique et sociale", indique l’ingénieur en aménagement urbain. Ce dernier a d’ailleurs l’intention de se servir de son expertise personnelle pour apporter une plus-value à l’Assemblée nationale. "Nos villes doivent se renouveler grâce aux jardins partagés, qui est un outil favorisant le lien social. Il faudrait réserver un certain pourcentage de fonciers à ces espaces, de promouvoir les toitures végétalisées car aujourd’hui, il y a beaucoup trop de freins juridiques".
Si cette semaine risque de tant compter dans la campagne villeurbannaise, c’est que le solide candidat de la République en Marche s’est retrouvé englué dans des affaires. Et en bon lanceur d’alerte, c’est Laurent Legendre qui a pointé du doigt les pratiques présumées de Bruno Bonnell. "Ce n’est pas dirigé forcément contre lui. Mais ça nous permet de dire qu’on a un programme sur ce sujet, qu’on propose notamment le blocus des paradis fiscaux. On dit aujourd’hui qu’il n’y a plus de pognon en France, alors que ces pratiques d’optimisation fiscale privent l’Etat de sommes astronomiques qui permettraient d’épargner la fonction publique de coupes par exemple".