Villeurbanne : candidate aux législatives, Najat Vallaud-Belkacem lance une série de "conférences citoyennes"

Villeurbanne : candidate aux législatives, Najat Vallaud-Belkacem lance une série de "conférences citoyennes"

Najat Vallaud-Belkacem proposait ce mercredi soir une conférence citoyenne à Villeurbanne. La première d'une série pour la candidate PS aux législatives.

La bataille va être rude dans la 6ème circonscription. Najat Vallaud-Belkacem, candidate PS pour remplacer Pascale Crozon (PS) qui ne se représente pas, aura fort à faire face au candidat d'En Marche ! Bruno Bonnell. Ce dernier peut compter sur le soutien sans faille de Gérard Collomb, devenu un élément important au sein du parti du nouveau président Emmanuel Macron.

 

Mais la ministre de l'Éducation sortante est loin de s'avouer vaincue. Elle a lancé ce mercredi une série de conférences citoyennes, destinées à présenter son projet et à répondre aux questions des citoyens. C'est aussi un exercice qui lui permettra de se présenter elle-même, face à ses potentiels électeurs : "Je vois bien que vous avez besoin de savoir qui nous sommes avant de voter", a-t-elle concédé sans difficulté au moment de commencer cette première rencontre, qui se tenait à l'espace Tonkin de Villeurbanne.

 

Lors de cette soirée, la future ex-ministre était appuyée par son suppléant, Didier Vullierme. Avant de lancer la série de questions-réponses, ce dernier a tenu à souligner que selon lui, cette présidentielle marquait "une page qui se tourne et une nouvelle qui s'ouvre." Et pour cause, l'équipe de NVB aura besoin ici de renverser la tendance, les électeurs ayant voté en majorité pour Emmanuel Macron aux deux tours de la présidentielle.

 

Draguer les électeurs

Pour séduire l'électorat, Najat Vallaud-Belkacem a tenté, lors de cette rencontre, de se montrer proche des préoccupations des Villeurbannais. Elle s'est ainsi lancée en exprimant tout le bien qu'elle pense de la commune, en parlant d'"un laboratoire extraordinaire". Et d'ajouter que "rares sont les villes qui ressemblent à celle-ci." De quoi flatter les habitants dans leur ego. D'autant que la ministre – pour quelques jours encore – ne s'est pas arrêtée là. Plus tard, elle est revenue sur le "cas particulier" de Villeurbanne, assurant qu'"il y a une identité villeurbannaise qui ne souhaite pas se fondre dans Lyon. Villeurbanne n'est pas le 10è arrondissement". De quoi séduire certains électeurs, la question de la fusion des deux villes étant un serpent de mer depuis… 1852.

 

Mais l'identité villeurbannaise n'est pas le seul point sur lequel Najat Vallaud-Belkacem s'est appuyée pour faire valoir sa candidature. Encore ministre de l'Éducation, la candidate aux législatives a pris plaisir à répondre aux questions liées à son domaine de compétences au Gouvernement. Un sujet particulièrement sensible et important dans la commune villeurbannaise, où une trentaine d'établissements sont classés en REP ou REP + (Réseau d'éducation prioritaire).

 

Najat Vallaud-Belkacen n'a ainsi pas hésité à mettre en avant son propre bilan au Gouvernement, déclarant "je défends vraiment, notamment en matière éducative, ce qui a été fait pendant ce quinquennat." Certains diront que l'on n'est jamais mieux servi que par soi-même.

 

Pour valoriser son bilan et expliquer comment elle pourrait faire une bonne députée sur les questions d'éducation, la candidate a rappelé ses bons chiffres en matière de lutte contre le décrochage scolaire (de 140 000 à 80 000 décrocheurs entre 2012 et 2017). Un bilan qu'elle souhaite accentuer si elle est élue députée de la 6è : "Moi demain députée, je ferai en sorte qu'on aille encore plus loin dans la lutte contre le décrochage scolaire", a-t-elle assuré. Sur la question de l'éducation, Najat Vallaud-Blekacem pourrait bien, là encore, aborder une problématique chère aux Villeurbannais. À eux ensuite de juger du bilan de la ministre.

 

Récupérer des voix

Et les questions se sont multipliées, sur autant de thèmes qui semblent préoccuper NVB. Les questions de la tranquillité, des stupéfiants et de la sécurité ont été abordées, celles de l'emploi et du chômage également. Sur ce dernier point, la candidate s'est montrée particulièrement critique envers le projet d'Emmanuel Macron, ce dernier prônant la suppression des allocations en cas de refus répétés d'offres d'emploi. "Ce ne sont pas les chômeurs qu'il faut attaquer, c'est le chômage, a-t-elle expliqué. Je ne veux pas d'une société où l'on suspend le chômage à la deuxième offre refusée". Une position que son adversaire, Bruno Bonnell, pourrait avoir du mal à justifier, dans une commune où le chômage est plus élevé que la moyenne nationale.

 

Mais attaquer Emmanuel Macron n'a cependant pas été l'unique objectif de la soirée. Najat Vallaud-Belkacem a également reconnu que "Emmanuel Macron a réussi à montrer aux gens qu'on peut leur parler au-delà des partis." Une petite phrase qui pourrait séduire certains indécis entre les deux candidats.

 

Sur Villeurbanne, la candidate du PS peut compter sur le soutien du maire, Jean-Paul Bret (PS), ainsi que sur celui de la députée sortante. Mais rien n'est fait pour autant. Les élections législatives constituent bel et bien un nouveau scrutin et non la transposition de la présidentielle.

 

Pour parvenir à ses fins, Najat Vallaud-Belkacem a prévu de reproduire l'exercice de ce mercredi soir, le 30 mai, au Centre culturel et de la vie associative de Villeurbanne. Elle a par ailleurs prévenu qu'elle souhaite "instaurer ce rendez-vous sur toute la durée de la législature" si elle est élue.