L’issue d’un vaudeville comme seule Lyon peut en proposer. Car à Lyon, les quatre candidats investis ou soutenus par le PS avaient décidé de se ranger derrière Emmanuel Macron. Déjà l’ombre de Gérard Collomb planait au-dessus de cette double étiquette dont jouait Hubert Julien-Laferrière, Jean-Louis Touraine et Anne Brugnera.
Ces trois-là, choisis, validés et promus par le sénateur-maire de Lyon, devraient rester candidats dans les 2e, 3e et 4e circonscriptions.
Même si le mouvement d’Emmanuel Macron a beaucoup tenté ces derniers jours pour trouver un nouveau candidat dans la 4e circo réputée à droite et dans laquelle Anne Brugnera, adjointe à l’Education à la mairie, n’a guère de chance. D’où des rumeurs ce mercredi évoquant une investiture pour le maire du 6e arrondissement Pascal Blache ou Laurence Balas, candidate LR dans la 2e circo. Contactés, les deux élus ont nié tout rapprochement avec En Marche!.
Reste le cas épineux de la 1ère circonscription du Rhône sur lequel, là encore, Gérard Collomb a tranché. Ou plutôt le couple Collomb puisque la candidature de Thomas Rudigoz, maire du 5e, a été portée par Caroline Collomb alors que son mari a longtemps soutenu Thierry Braillard, le député PRG sortant. Ce dernier, malgré ses liens avec Emmanuel Macron noués au gouvernement de François Hollande, a de grandes chances d’être écarté ce jeudi. Ce qui ne l’empêchera pas de se présenter quand même, avec le nouvel objectif d’abattre Rudigoz.
Gérard Collomb ne se contente pas d’imposer sa loi à Lyon. Après tout, en tant que président de la Métropole, il règne sur un territoire bien plus vaste. Et c’est à Villeurbanne qu’il réalisera son meilleur coup puisque Bruno Bonnell, mis en avant durant la présidentielle, sera investi en tant que candidat La République en Marche. Il a le mérite d'avoir l'étiquette société civile. Et c'est l’occasion pour Gérard Collomb d’affaiblir la candidature de Najat Vallaud-Belkacem (PS), qu’il déteste et jalouse depuis qu’elle a pris son envol loin de lui.
Mais aussi de marcher sur les plates-bandes de Jean-Paul Bret, son homologue villeurbannais et 1er soutien de NVB pour les législatives dans la 5e circonscription. Leurs relations sont de plus en plus froides, et le récent soutien de Bret à Benoît Hamon plutôt qu’à Emmanuel Macron a probablement aggravé son cas aux yeux de Collomb.
Pour le reste du Rhône, la République En Marche s’est engagée, comme dans tous les départements, à réaliser une parité parfaite. Mais aussi à ce que la "majorité des candidats seront issus de la société civile ou élus de terrain". Mais globalement, Gérard Collomb n'a que faire du Nouveau Rhône. Il laisse le soin à son acolyte Michel Mercier (MoDem) de faire sa petite sauce. L’ancien président du Département entend lui aussi placer ses candidats dans au moins deux circonscriptions.