Le nouveau président de la République a prévu plusieurs rendez-vous capitaux dans la journée, et le sénateur-maire qui lui a servi de mentor a une place tout à fait spéciale dans son agenda devenu subitement l'un des plus chargés au monde.
Certains y voient la promesse d'une récompense à venir pour Gérard Collomb, potentiellement Matignon. A la préfecture, personne n'osait vendre la peau de l'ours, et certainement pas David Kimelfeld, le dauphin de l'intéressé : "Bien sûr que Gérard Collomb a toutes les compétences pour entrer au gouvernement. (...) Mais je ne suis pas producteur d'une quelconque suggestion à cette question de savoir s'il en fera partie".
Qu'on se le dise entre Rhône et Saône, Gégé est lyonnais, à 99%. Ce qui le fait avancer au quotidien, c'est sa volonté d'écrire l'histoire à Lyon, de surpasser Edouard Herriot, de laisser une trace que personne ne pourra plus effacer. Or, les Lyonnais sont majoritairement contents voire fiers de son bilan.
"Abandonner" sa ville, sa Métropole pour rejoindre l'inconnue parisienne, et faire face à des critiques qu'il ne pourra pas maîtriser alors qu'il peut, grâce à son réseau et ses moyens de pression, tuer dans l'oeuf n'importe quelle voix dissidente à Lyon, ce n'est pas un challenge qui le botte. Son entourage le confirmait avant le premier tour, il est devenu plus discret après, histoire de ne pas griller les chances de Gérard Collomb s'il venait à subitement changer d'avis.
Le rendez-vous de ce lundi pourrait donc ne réserver aucune surprise. Gérard Collomb sera forcément remercié par Emmanuel Macron, peut-être que ce dernier prendra à nouveau conseil auprès de lui pour justement former ce gouvernement. Il lui dira aussi qu'il l'appellera toujours aussi souvent. Et Gégé se mettra en marche vers sa baronnie, celle où il règne davantage que son poulain ne le fera sur le pays. En attendant dimanche, la passation de pouvoir et un nouveau coup de fil le propulsant de la place de la Comédie à la rue de Varenne ?