Le ralliement du candidat de Debout la France (DLF) a beaucoup fait réagir. Mais au-delà de cet effet d'annonce, quelles conséquences ce rapprochement peut-il avoir sur les actions de terrain du FN ?
À en croire Gerbert Rambaud, président de DLF dans le Rhône, ce rapprochement entre les deux partis classés à droite n'aura tout simplement pas d'impact sur les actions de terrain du FN à Lyon. À moins que des initiatives individuelles soient prises, il rappelle qu'il n'y aura "pas d'action commune".
La raison ? Une prise de position trop tardive selon l'avocat encarté à DLF, qui empêche notamment la conception de matériel spécifique. L'action se jouera de fait davantage en interne, avec en particulier comme mission celle de faire de la pédagogie envers les militants de DLF pour leur expliquer cette décision que certains ont du mal à accepter.
Un soutien de principe ?
Le militantisme de DLF pour la présidentielle à Lyon semble donc s'être arrêté le 23 avril dernier. Pourtant, le parti de Nicolas Dupont-Aignan a tout intérêt à soutenir la candidate du Front National, notamment pour offrir à son fondateur une place de Premier ministre en cas d'élection de Marine Le Pen.
Aussi, Debout la France partage un objectif commun avec le FN, comme le rappelle Gerbert Rambaud : "Il faut faire échec à Macron. […] Emmanuel Macron est un homme dangereux" rappelle-t-il. Mais ce sera donc sans les militants de Debout la France que ceux du Front National devront continuer à opérer sur le terrain pour faire face au candidat d'En Marche !.
La position de DLF à Lyon ressemble donc davantage à une posture qu'à un réel engagement, dans une campagne décidément riche en rebondissements dans laquelle il est complexe de se positionner : "C'est un moment qui est difficile, il faut être honnête concède Gerbert Rambaud. On fait un choix qui est historique parce qu'on est face à une menace qu'on n'a jamais vue", explique celui qui accuse Emmanuel Macron de vouloir brader la France à Bruxelles et aux lobbies.
Les législatives en ligne de mire ?
Mais l'absence d'engagement réel sur le terrain pourrait trouver une explication dans le calendrier des élections. Qui dit présidentielle dit législative et Debout la France pourrait ici vouloir assurer ses arrières. Même si Gerbert Rambaud explique que "ce n'est pas important pour le moment, c'est accessoire", le représentant local du parti de Nicolas Dupont-Aignan rappelle aussi que chacune des quatorze circonscriptions du Rhône verra un candidat étiqueté DLF se présenter.
Défait à l'échelle nationale, l'ambition du parti souverainiste de Nicolas Dupont-Aignan pourrait ainsi se refocaliser en local. D'où, dès lors, l'intérêt de ne pas mobiliser les forces-vives du parti sur un combat qui pourrait davantage s'avérer être celui de Marine Le Pen.
Un combat qui, qui plus est, semble encore aujourd'hui mission impossible. À cinq jours du second tour, Emmanuel Macron est toujours donné largement vainqueur, avec 59 % des intentions de vote, selon le dernier sondage Kantar Sofres-OnePoint réalisé pour LCI et Le Figaro.