Ce second tour de l'élection a fait de nombreux insatisfaits. Pourtant, la droite parvient à se mobiliser pour contrer les idées du candidat d'En Marche !. Un rassemblement est même prévu le 2 mai place Bellecour à 20 heures, pour "dire non à Macron". De leur côté, les partisans de l'abstention ou du vote blanc ont également prévu de se rassembler, ce jeudi soir à 18 heures place des Terreaux. Objectif : promouvoir le "ni-ni".
C'est en revanche plus compliqué pour mobiliser à gauche. À notre connaissance, aucun des grands partis de gauche n'a prévu de rassemblement, à l'exception des mouvement jeunes. Pour Cyril Escoffier, de la section jeune du collectif "Ensemble ! 69", ceci est le résultat d'une situation dans laquelle "on est un peu tous pris de cours".
Cette absence de concertation à gauche serait aussi la conséquence "d'une division qui est mortifère entre les partis, entre la France insoumise et le PS de Hamon ajoute-t-il. Il ne se parle déjà pas beaucoup au niveau des législatives, donc pour organiser une manifestion dans la rue, c'est un peu compliqué."
Les jeunes, salut de la gauche anti-FN
Heureusement que cette gauche-là peut compter sur ses jeunes. À l'occasion du 1er mai, un cortège unitaire de jeunes, poussé par les organisations politiques et associatives jeunes, prendra part aux défilés prévus, avec la ferme intention de s'opposer aux idées frontistes.
Un deuxième rassemblement de jeunes est prévu le soir du 5 mai nous a également confié Cyril Escoffier, avec au programme "une manifestation de la jeunesse contre le FN, qui se déroulera en centre-ville et se terminera vers la fac de Lyon 3." Un seul organe de gauche, à notre connaissance et selon les dires de M. Escoffier, a exprimé son intérêt pour ce rassemblement : "la CGT n'était pas défavorable à venir en solidarité […] Mais on veut que ce soit les jeunes qui soient devant" détaille ce dernier.
Une dernière manifestation, cette fois-ci plus ouverte, est prévue le soir du second tour. Mais bien que plus ouverte, elle reste organisée par les mouvements jeunes, tels que les MJS, l'Unef, le secteur jeune d'Ensemble !, etc.
Une gauche encore plus divisée ?
Loin des batailles que mènent leurs maisons-mères, les jeunes espèrent "dépasser un peu les clivages de boutique qu'ont [leurs] aînés" et ainsi mobiliser les organisations historiques de gauche, nous a expliqué Cyril Escoffier.
Sans les mouvements jeunes, la gauche peine donc à se mobiliser pour faire barrage au FN. Un constat a des années-lumière des primo-déclarations du PCF. Raphaël Debû, son secrétaire général dans le Rhône, avait en effet assuré il y a trois jours que "nous ferons tout notre possible pour barrer la route au Front National et à leur candidate Marine Le Pen" (lire ici).
Mais déjà, cette déclaration faisait apparaître de légères divergences entre les PCF du Rhône et celui de Lyon sur les conduites à tenir pour le second tour de la présidentielle. Une situation qui semble donc se confirmer aujourd'hui.