Dans une Astroballe pas tout à fait pleine, devant 4500 personnes revendiquées par les organisateurs, le candidat du Parti socialiste savait qu’il n’avait plus que 12 jours pour convaincre les électeurs.
Au pied de la tribune, les grands élus socialistes de la région Auvergne-Rhône-Alpes qui n’ont pas osé franchir le Rubicon pour se mettre en marche. Mais aussi des écologistes ou Nathalie Perrin-Gilbert, la maire (exclue du PS) du 1er arrondissement de Lyon, qui a eu droit à une bise et à un mot à l’oreille de Benoît Hamon (pour la rassurer sur le bon déroulement des négociations en vue des législatives ?).
Au pupitre se sont relayés Jean-Paul Bret, maire de Villeurbanne, Jean-François Debat, maire de Bourg-en-Bresse et surtout une Michèle Rivasi survoltée. L’eurodéputée EELV a même réussi à faire huer François Hollande et le bilan de son quinquennat, preuve que les publics des meetings n’écoutent pas toujours ce qu’on leur dit. Forcément, au premier rang, Najat Vallaud-Belkacem s’est bien gardée de conspuer son président, elle était même plutôt gênée.
Vient enfin l’entrée triomphante de Benoît Hamon. L’ancien ministre de l’Education multiplie les signes aux militants et montrera ensuite deux visages : lunettes à la Hollande chaussées, il débuta timidement avant de finir en roue libre, devant son pupitre dans un style plus convaincant.
"Je vous demande d'étudier avec attention quels sont les programmes qui préparent l’ascension du FN et ceux qui permettent de s’en prémunir", prévenait Benoît Hamon, qui préférait taper sur Marine Le Pen plutôt qu’Emmanuel Macron, contrairement à ses prédécesseurs au pupitre. Mais aussi sur Pierre Gattaz, le président du Medef. "Vous allez dire que j'en fais une obsession", concédait le candidat.
"Au moment de voter, la question que vous devez vous poser, ce n’est pas simplement contre qui, mais qu’est ce qui est bon pour vous ? Ce qui va améliorer votre vie" ou encore "Ne votez pas pour ces imposteurs, votez pour vous et votre intérêt !", des conseils qui retranscrivaient bien le message que tentait de faire passer le candidat, largué cette semaine dans les récents sondages qui lui préfèrent largement Jean-Luc Mélenchon.
En off, certains élus ne cachaient pas leur défaitisme. Les socialistes lyonnais, villeurbannais et métropolitains sont encore bien vivants, mais le dynamisme de Benoît Hamon sera-t-il suffisant pour faire mentir les derniers pronostics ?