Emmanuelle Haziza à Villeurbanne : la volonté de faire

Emmanuelle Haziza à Villeurbanne : la volonté de faire

La jeune avocate tente d’emporter à Villeurbanne une législative annoncée acquise pour Najat Vallaud-Belkacem.

La petite troupe des convaincus qui se pressent dans le local de campagne d’Emmanuelle Haziza, inauguré ce mercredi à Villeurbanne, est mille fois plus jeune et bariolée que dans le centre de Lyon. Là aussi c’est une campagne pour les Républicains. Là non plus la droite n’est pas favorite. Mais pour le reste, la campagne a un autre goût. Ici, on s’embrasse beaucoup et on prend des selfies à la chaine. On écarte les discours trop écrits et on improvise un speech sur les marches d’un escalier intérieur qui sert de podium. On se souhaite bonne chance et on dresse des plans sur la comète.

 

Michel Forissier, aujourd’hui sénateur Les Républicain et hier candidat malheureux quatre fois de suite à Meyzieu avant de parvenir à se faire élire, reconnait que la tâche d’Emmanuelle Haziza sera rude : "Villeurbanne, c’est une terre socialiste depuis un siècle. Moi aussi Michel Noir me disait de venir me faire élire à Lyon plutôt que de partir dans l’Est lyonnais acquis aux socialistes. Mais dire qu’une terre est socialiste pour ne pas gagner une élection c’est une excuse de faible".

 

De faiblesses, Emanuelle Haziza ne semble pas en montrer signe. C’est son second essai à Villeurbanne après un échec en 2012, et ce soir, tout le monde veut croire que cette fois sera la bonne. Le contexte a changé, la gauche est divisée "Le maire [Jean Paul Bret] vote pour un candidat [Benoit Hamon] alors que son premier adjoint [Prosper Kabalo] va voter pour un autre [Emmanuel Macron]", s’amuse Michel Forissier. Certes l’opposante PS, Najat Vallaud-Belkacem, est une figure nationale, tout en étant lyonnaise depuis longtemps. Mais on veut voir dans son passage devant la permanence quelques heures plus tôt, lors d’une déambulation militante, le signe de "quelques inquiétudes" qu’elle nourrirait. Et Emmanuelle Haziza rappelle et insiste que la vraie Villeurbannaise c’est elle.

 

Puis elle enchaine sur son programme, basé sur l’idée d’être la députée qui fait les lois dont ont besoin les Villeurbannais.

Créer un droit opposable au transport (être juriste compte aussi dans sa campagne), idée notamment inspirée par les quartiers Saint Jean et Buers, difficilement atteignable en transport en commun. Changer les repas dans les cantines ou dans les crèches. Et surtout : le droit à la vidéoprotection. "Vidéoprotection car les gens ont besoin d’être protégés, pas vidéo surveillance, car ils n’ont pas besoin d’être surveillés. Ça peut paraitre de la nuance, mais c’est une différence importante".

 

A Villeurbanne comme ailleurs, les Républicains seront toujours les Républicains.

 

@lemediapol