Laurence Balas n'a pas peur du passé en politique. Pour réunir militants Les Républicains et soutiens personnels du monde de l’entreprise (comme par exemple Alexandre et Sidonie Mérieux, de la famille du même nom) dont elle est proche, elle choisit un bar situé à 20 mètres du QG de la campagne municipale perdue de Michel Havard contre Gérard Collomb.
Dans son discours, elle rappelle aussi que la 2e circonscription (actuellement détenue par l’économiste PS Pierre-Alain Muet qui ne se représente pas) est largement à gauche, au moins depuis 2007. Elle ne méconnait pas non plus "le climat actuel qui peut paraitre un peu décourageant". Tous ces signaux que sa tâche d’être élue sera difficile n’empêchent pas Laurence Balas de défendre ses chances : "Je veux être une députée utile".
Pour ce faire elle déroule ses pistes: interdire plus de trois mandats consécutifs aux députés ("je sais que là-dessus, on n’est pas d’accord", glisse-t-elle malicieusement au député-maire de Caluire Philippe Cochet, présent pour la soutenir), réorganiser le temps de travail de l’Assemblée Nationale ("30% pour supprimer des lois existantes, 40% pour évaluer celles que l’on garde, 30% pour en faire de nouvelles"), aligner le régime des élus (fiscalité, régime de retraite) sur le droit commun, et surtout faire de l’Assemblée Nationale un lieu où l’on puisse débattre des nouvelles formes d’organisation d’un travail malmené par le numérique : comment organiser la protection sociale des salariés en portage salarial ? Quel statut donner aux plateformes collaboratives ? Aux formes de travail coopératif ?
Un programme très vaste, ambitieux, mais qui demande que Laurence Balas soit élue. Ce qui passe par le fait d’écarter du chemin de la députation les trois maires d’arrondissement en concurrence avec elle : "La maire du 1er [Nathalie Perrin Gilbert] est très à gauche, peut-être encore plus à gauche que Mélenchon, si c’est possible ! Celui du 2e [Denis Broliquier] a été milloniste pour finir centriste, et le maire du 9e [Hubert Julien-Laferrière] a été socialiste pour sans doute finir par être macronien aujourd’hui. Certains [tous ?]sont des amis, mais aucun ne peut avoir la vision large qui est la mienne sur les questions essentielles du travail qui dépassent de loin les arrondissements de Lyon".
Il faudra pourtant les conquérir pour l’emporter le 11 et 18 juin prochain.