Le président du Sénat n’était pas au Trocadéro le 5 mars dernier. Et le fait de ne rien attendre en retour du candidat des Républicains à la présidentielle lui permet, contrairement à la majorité des figures de son parti, de ne pas abuser de la langue de bois.
Présent à Lyon et dans le Rhône ce jeudi, Gérard Larcher a d’abord rencontré des agriculteurs. A Saint-Romain-de-Popey, il a fait jouer sa "tradition gaulliste qui prône la rencontre entre un citoyen, un candidat et un projet".
Défendre le programme de François Fillon, voire l’homme, c’est aussi ce qu’il a fait ensuite auprès d’élus lyonnais, dont certains ont reconnu ne pas avoir parrainé l’ancien Premier ministre. "J’ai une liberté de ton, je comprends qu’on puisse hésiter. Mais le fait qu’ils soient venus me parler, c’est déjà une victoire", souligne Gérard Larcher. Pas plus d’animosité pour Dominique Perben, qui avait choisi ce matin de soutenir Emmanuel Macron : "J’ai pour lui de la sympathie, je le sais très attaché à l’autorité de la justice. Il pense qu’on l’a maltraitée, moi aussi parfois, mais je ne tire pas les mêmes conséquences que lui. Toutefois je respecte son choix".
"Il doit faire comme moi (…), passer une demi-journée, discuter avec les gens"
Là où le président du Sénat se démarque aussi des autres, c’est qu’il n’est pas dans l’opposition systématique. A aucun moment de sa conférence de presse, il ne fera allusion aux autres candidats, si ce n’est Marine Le Pen, sans la citer, sur sa volonté de sortir de l’Europe et les conséquences que cela aurait pour les agriculteurs qu’il a vu plus tôt.
"Depuis lundi (et le premier débat télévisé ndlr), on est vraiment dans les propositions, c’est plus sain pour la campagne", se félicite Gérard Larcher, attendu dans la soirée à Villefranche-sur-Saône pour une réunion publique avec Eric Woerth. "Il y a toujours ce couloir judiciaire pour François Fillon. Est arrivé ce qui est arrivé (…) mais la présomption d’innocence n’a pas été respectée. Et puis il y a le couloir politique, et ce seront les Français qui arbitreront. François Fillon avait obtenu une grande confiance durant la primaire de la droite et du centre. Désormais, il doit faire comme moi et aller à la rencontre des Français. Passer une demi-journée, discuter avec les gens", rajoute-t-il.
Un nouveau meeting de Fillon à Eurexpo
"Fillon candidat jusqu’au bout, ce n’est pas une fatalité, ni une résignation", conclut Gérard Larcher, entouré de plusieurs parlementaires fidèles comme Philippe Cochet, François-Noël Buffet, Michel Forissier ou Elisabeth Lamure. Il termine son café, joue avec le sucre éparpillé sur la table.
L’occasion d’annoncer que le candidat des Républicains repassera par le Rhône d’ici le premier tour : il sera en meeting à Eurexpo, comme durant la primaire, le 12 avril prochain.