Difficile de faire moins équivoque pour l'ancien candidat UMP à la mairie de Lyon en 2008, battu par un certain Gérard Collomb, aujourd'hui premier soutien d'Emmanuel Macron.
Dominique Perben, ancien ministre de la Justice sous Jacques Chirac, a donc été séduit par le programme en matière de réforme judiciaire du candidat En Marche!. "De nombreuses propositions du candidat Macron vont dans la bonne direction. Un renforcement significatif des moyens accordés aux forces de sécurité et à la justice : 10 000 recrutements de policiers et de gendarmes ; une loi quinquennale pour mettre à niveau les moyens de la justice aussi bien en investissements qu'en recrutements ; la construction de 15 000 places de prison ; et une réorganisation des juridictions sur une base départementale", écrit Perben, certain que l'ancien ministre de l'Economie saura "redonner de l'efficacité à notre organisation judiciaire".
Qu'est-ce qui a pu pousser Dominique Perben, soutien d'Alain Juppé durant la primaire, à franchir le Rubicon à un mois du premier tour de la présidentielle ? S'il ne se reconnaît peut-être pas dans la candidature de François Fillon, il évoque aussi son regret "que les députés Les Républicains s'opposent récemment au projet de Jean-Jacques Urvoas (actuel garde des Sceaux ndlr) d'aligner les conditions de nomination des magistrats du parquet sur celles des juges du siège, conditions de nomination pourtant respectées par les gouvernements de Nicolas Sarkozy".
Dominique Perben devient ainsi le septième ancien ministre de Jacques Chirac à rallier Emmanuel Macron après Renaud Dutreil, Jean-Paul Delevoye, Serge Lepeltier, Corinne Lepage, Anne-Marie Idrac et Jean-Jacques de Peretti. Les sympathisants d'En Marche! salueront l'arrivée d'un expert de la Justice et donc d'un sujet régalien, tandis que les Républicains souligneront l'énième défection d'un abonné aux défaites.