Voilà de l’argent qui tombe à pic. Cette année, la Chambre de Commerce et d’Industrie de Lyon (CCI) va toucher plus de 3,2 millions d’euros en tant qu’actionnaire de l’aéroport de Saint-Exupéry.
Cette rentrée inespérée s’explique à la fois par les excellents résultats enregistrés l’année dernière par l’aéroport (15,2 millions d’euros, en augmentation de près de 10% par rapport à 2015) et par la décision de l’actionnaire majoritaire (désormais Vinci) de distribuer 100% du résultat (contre 40% les années précédentes). Le chiffre d’affaires s’est élevé à 173 millions d’euros en 2016, en progression de près de 8% par rapport à l’exercice précédent.
D’une façon générale, l’activité de l’aéroport est en progression sensible. Il a enregistré une augmentation de 9,8% du trafic avec 9,5 millions de passagers (un tiers en national, deux tiers à l’international). Le nombre de mouvements d’avions étant en faible augmentation (1,8%), cela indique une amélioration du taux de remplissage moyen des avions qui se situe désormais à un peu plus de 72%. On notera également une progression de quelque 12% du trafic fret.
La croissance est principalement le fait des compagnies low-cost (Easy-jet +20%, Transavia +70%). Le trafic du groupe Air France-KLM progresse de 3,4% et représente 2,9 millions de passagers. En 2016, l’aéroport a ouvert une trentaine de lignes nouvelles et elle a accueilli trois nouvelles compagnies : Aéroflot, Air Canada et Blue Air. Sauf événement extérieur, Saint-Exupéry devrait encore enregistrer une progression de son trafic passagers de 3% en 2017.
L’une des inquiétudes actuelles des collectivités concerne la politique de communication qu’entend mener Vinci dans l’avenir. Interrogé sur le sujet, le président de la CCI Emmanuel Imberton nous a précisé que ce sujet n’a pas été évoqué lors de la réunion du dernier conseil de surveillance qui s’est tenu il y a deux semaines. Aujourd’hui toute la communication se fait autour de l’appellation "ADL", comprenez Aéroport De Lyon. La crainte de certains est de voir Vinci qui gère de nombreux aéroports en France et à l’étranger opter pour l’appellation générique "Vinci Airport". Le sujet pourrait bien revenir à l’ordre du jour au cours des prochains mois.
On imagine que les collectivités (Région, Métropole, Département) défendront l’ancrage régional de la communication future. Comme nous l’a également confirmé Emmanuel Imberton, le mandat de Philippe Bernand en tant que membre et président du directoire a été renouvelé pour cinq ans.
La réunion de la semaine dernière a également été l’occasion de fixer la rémunération de Philippe Bernand qui s’élève à un peu plus de 200 000 euros bruts par an. À cette somme s’ajoute une part variable qui peut atteindre 50% de sa rémunération fixe. Il bénéficie par ailleurs d’un parachute doré représentant deux années de revenu.