Dans le Rhône aussi, les parlementaires bossent en famille

Dans le Rhône aussi, les parlementaires bossent en famille

L’affaire Penelope Fillon révélée par le Canard Enchaîné met en lumière une pratique ancestrale mais légale : des parlementaires emploient des membres de leur famille à l’Assemblée nationale.

Le cas de la femme de François Fillon, s’il est avéré - une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet national financier pour détournement de fonds publics, abus de biens sociaux et recel de ces délits -, est extraordinaire.
Car sur la cinquantaine de députés qui travaillent en famille, embauchant leur femme, leur enfant comme collaborateur ou assistant parlementaire, rares sont ceux qui allouent un tel salaire mensuel à ce dernier. Selon nos confrères, Penelope Fillon aurait perçu en 8 ans "environ 500 000 euros brut".

 

Dans le Rhône, pas moins de six députés actuels, LR et PS, ont un jour employé leur conjoint ou leur enfant. Etonnamment, aucun n'a pris publiquement la parole pour défendre ou attaquer François Fillon.

Pour vérifier cette situation, il suffit de se rendre sur le site de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique et de consulter les déclarations d’intérêts et d’activités, datant pour la plupart de 2014.

 

Ainsi, chez les Républicains, Philippe Cochet reconnaissait alors que sa femme Laetitia faisait partie de ses 4 collaborateurs à l’Assemblée. Même chose pour Bernard Perrut, qui comptait sur Frédérique, ainsi que 4 autres collaborateurs pour l’aider dans sa tâche de député.
Philippe Meunier déclarait que sa femme était assistante parlementaire tandis que Christophe Guilloteau faisait coup double : sa compagne Sophie Cruz et sa fille Maryll Guilloteau étaient toutes deux assistantes parlementaires.
Du côté des sénateurs, Elisabeth Lamure employait à mi-temps sa fille Marion au Sénat. Ce n’est plus le cas aujourd’hui.

 

Les socialistes n’étaient pas en reste : Pierre-Alain Muet dévoilait que Yannick Muet était son collaborateur parlementaire sans autre activité rémunérée. Quant à Jean-Louis Touraine, il annonçait que sa femme Sylvie Tomassini-Touraine était son assistante parlementaire à temps partiel.

 

Pour rémunérer ses collaborateurs, un député dispose actuellement d’un crédit mensuel de 9561 euros mensuels et un sénateur de 7593,39 euros. Mais le salaire d’un membre de la famille du député ne peut et ne doit pas être supérieur à 50% de cette somme. L'illégalité s'invite dans la pratique lorsque le collaborateur ne fait clairement pas son travail.

 

Les femmes, maris, fils et filles de sont-il nécessairement de mauvais collaborateurs ? Non, plusieurs assistants parlementaires ont tenu à prendre anonymement la parole ces derniers jours pour indiquer que certains, comme le fils de Roselyne Bachelot ou la femme de Jean-François Copé, n'ont certainement pas une réputation de fainéant avide d'argent public.

 

Une casserole pour les parlementaires rhodaniens ? Pas forcément, tant ils ne jouent clairement pas dans la même cour que les Fillon.