Macron et Collomb ont-ils vraiment conquis Lyon et tous ses élus ?

Macron et Collomb ont-ils vraiment conquis Lyon et tous ses élus ?

Nous sommes en 2017 après Jésus-Christ.

Toute la capitale des Gaules est occupée par les Macronistes... Toutes ? Non ! Un petit groupe d'irréductibles socialistes résiste encore et toujours à l'envahisseur.

 

Difficile aujourd'hui de trouver un socialiste lyonnais volontaire pour évoquer le travail en sous-marin effectué par les troupes de Gérard Collomb depuis déjà quelques mois pour Emmanuel Macron. Les élus en ont l'habitude, ils plient avant que des menaces soient proférées.
Jean-Marie Girier, ancien bras droit du président de la Métropole de Lyon, a d'ailleurs prouvé sa valeur aux yeux d'Emmanuel Macron, à tel point que l'ancien ministre de l'Economie l'a choisi pour diriger sa campagne présidentielle. "L'ambiance devenait insoutenable, se plaint une élue métropolitaine. Un prosélytisme étouffant dont on cherchait tous à se débarrasser en disant oui".

 

En scrutant les socialistes du conseil municipal de Lyon, et ceux de la Métropole, compliqué toujours d'en cerner qui ne militent pas activement désormais pour Macron et son mouvement En Marche!.

David Kimelfeld, patron du PS du Rhône et dauphin désigné de Gérard Collomb, fait partie des premiers convertis. Ont suivi Georges Képénékian, 1er adjoint à la Ville, Michel Le Faou, responsable de l'Urbanisme à la Ville et à la Métropole, Jean-Louis Touraine, Hubert Julien-Laferrière, Ali Kismoune, Guy Corazzol, Anne Brugnera, Sarah Peillon, Romain Blachier... Même les centristes Thomas Rudigoz et Fouziya Bouzerda ont succombé aux sirènes macronistes. Parfois par pûre conviction, par dépit face à la situation du PS ou bien par réelle inféodation.

 

Certains adjoints n'ont toutefois pas cédé. Pour Alain Giordano et Anne-Sophie Condemine, impossible de faire autrement, les deux sont représentants locaux de Ecologistes! et du Front Démocrate. Ils ont donc soutenu François de Rugy et Jean-Luc Bennahmias durant la primaire à gauche.
Richard Brumm, le monsieur Finances de Gérard Collomb, avait lui fait campagne pour Alain Juppé durant le scrutin de la droite et du centre il y a quelques mois. Depuis la défaite de son poulain, on ne l'entend guère. Mais cet ancien soutien de Nicolas Sarkozy revendique son positionnement à droite dans l'administration Collomb.

 

Il y a aussi ceux qui ne s'étendent pas sur le sujet comme Jean-Yves Sécheresse ou Myriam Picot. L'adjoint à la Sécurité et la maire du 7e arrondissement ont toujours été attachés à leur indépendance.
Au même titre que Thierry Philip, qui lui appelle à voter pour Manuel Valls au second tour des primaires citoyennes. Le maire PS du 3e arrondissement est certainement celui qui défie le plus les consignes de Gérard Collomb. "En interne, Collomb ne lui a jamais pardonné d'avoir continué à soutenir Jean-Jack Queyranne durant les régionales 2015", glisse un élu socialiste. Furieux de voir que l'ancien président de la Région Rhône-Alpes refusait d'offrir une place de choix à sa femme Caroline, Gérard Collomb avait exigé et obtenu du reste des socialistes lyonnais de se retirer des listes.

 

N'oublions pas les élus du groupe Lyon Gauches Solidaires, Yves Fournel, Thérèse Rabatel et Rolland Jacquet qui ont officiellement appelé à voter pour Benoît Hamon.

 

Enfin, ce sont les maires d'arrondissement de Lyon qui ont le mieux résisté à l'appel d'En Marche!. Si l'on considère sans trop de mal que Nathalie Perrin-Gilbert (1er), Denis Broliquier (2e), Thierry Philip (3e), Pascal Blache (6e), Myriam Picot (7e) et Christian Coulon, fervent défenseur des primaires (8e) ne sont pas des fans absolus d'Emmanuel Macron, les différents territoires entre Rhône et Saône ne sont pas totalement conquis.

 

Mais ce n'est pas le genre de détail qui effraie Gérard Collomb... D'autant qu'il reste du temps d'ici le premier tour de la présidentielle.