Prêtre pédophile : le cardinal Barbarin reconnaît un "réveil tardif"

Prêtre pédophile : le cardinal Barbarin reconnaît un "réveil tardif"

Ce dimanche matin, le cardinal Barbarin s’exprime dans le Parisien/Aujourd’hui en France.

Une interview - un exercice devenu plutôt rare depuis un an pour l’archevêque de Lyon - dans laquelle il revient notamment sur le scandale qui a bousculé son diocèse en 2016.
 

"Les victimes m’ont beaucoup réveillé. Parce que les faits étaient très anciens et connus de mes prédécesseurs, je n’avais pas mesuré la profondeur de leurs blessures, de toutes ces souffrances si injustes. Je les ai écoutées des heures et des heures. Avec certaines victimes, il y a eu des contacts très violents parce que j’étais à leurs yeux fautif de tout ; d’autres, au contraire m’ont dit : On va se battre à vos côtés. C’est vrai que mon réveil a été tardif", explique Philippe Barbarin, regrettant de ne pas avoir rencontré de victimes "plus tôt", ni d’avoir perçu "la gravité des dégâts" commis par le père Preynat, soupçonné d’avoir violé et agressé sexuellement des dizaines de scouts dans les années 80 et 90.


Le cardinal a également lancé un appel aux membres de la Parole Libérée, l'association de victimes de Bernard Preynat qui a initié l’affaire. "Elles en veulent moins à ce prêtre qu’elles considèrent comme un grand malade qu’à l’Eglise parce qu’elle n’a pas bien réagi, regrette Mgr Barbarin. Expliquons-nous pour voir comment les choses peuvent être guéries. Moi, mon grand but aujourd’hui, c’est : Qu’est-ce qu’on peut réparer ?".

 

Passé par les locaux de la police pour être interrogé une journée durant, le primat des Gaules a échappé au volet judiciaire pour non-dénonciation de ces actes. "Oui, j’ai souffert, mais je sais que la souffrance des victimes est plus grande encore", conclut-il, indiquant avoir obtenu du pape François la levée de la prescription pour le père Preynat, afin qu’il puisse faire l’objet d’un jugement canonique, en plus de son probable procès en 2017.