Michel Havard, premier opposant à Gérard Collomb, jette l'éponge

Michel Havard, premier opposant à Gérard Collomb, jette l'éponge

Coup de tonnerre dans le paysage politique lyonnais.

Vendredi soir, Michel Havard a annoncé à ses collègues élus qu’il décidait de se consacrer à temps plein à son activité professionnelle. Lui, le premier opposant à Gérard Collomb, patron de la droite lyonnaise, candidat à la mairie de Lyon il y a encore 2 ans. Forcément, la rumeur s’est répandue comme une traînée de poudre. Mais Michel Havard avait garanti l’exclusivité de sa décision au Progrès dans lequel il s’exprimera ce samedi matin, expliquant son choix.

 

Notre rédaction s'est toutefois procurée le courrier qu'il a transmis à ses proches et dans lequel il explique ne pas se présenter en dissident aux législatives 2017 et qu'il quitte la présidence du groupe Les Républicains à la Ville de Lyon.

"J’ai demandé à Dominique Nachury de réunir le groupe la semaine prochaine pour que vous choisissiez entre vous qui pourra remplir cette mission à ma place. Je resterai bien sûr au sein du groupe Les Républicains à la Ville comme à la Métropole", écrit Michel Havard, qui évoque une "décision lourde et difficile".

Qui prendra sa place ? On analyse pour vous les candidats potentiels.

 

Michel Havard et Lyon, une destinée sinueuse
Michel Havard a progressivement gravi les échelons à Lyon. Jusqu'à devenir député en 2007, profitant de la vague bleue consécutive à l'élection de Nicolas Sarkozy. Un siège qu'il perdra au profit de Thierry Braillard en 2012. Avant, deux ans plus tard, de se mesurer à Gérard Collomb dans un combat perdu d'avance.


2014 marque un tournant dans sa vie. Beaucoup lui tournent le dos, déçus par la défaite, parce qu'ils ne croient plus en lui, agacés par son mutisme, ou attirés par d'autres élus plus bankables. Michel Havard disparaît des écrans radars, ne communique plus malgré les perches que lui tend l'équipe Collomb.


2015 marque l'arrivée à Lyon de Laurent Wauquiez. Elu à la tête de la Région, il fait rapidement comprendre à plusieurs figures lyonnaises qu'il ne comptera pas sur elles. Michel Havard est de ceux-là, écarté six mois plus tard lors des investitures des Républicains pour les législatives.


Alors qu'il se sentait proche de François Fillon, Michel Havard avait fait le choix d'Alain Juppé pour cette primaire. Le vent allait enfin tourner, le maire de Bordeaux allait remporter le scrutin et lui redonner sa place de candidat dans la 1ère circonscription. Mais le principe d'une spirale infernale, c'est qu'elle ne s'arrête jamais.
Désormais épanoui dans sa vie professionnelle, associé, Michel Havard n'aura plus qu'une vie à vivre à fond. Jusqu'à ce que l'envie lui revienne, car en politique, les au-revoir sont rarement des adieux.