Rapidement, le préfet du Rhône organise son application au niveau départemental, les maires, les présidents de la Région, du Département et de la Métropole de Lyon sont conviés à une réunion d'urgence dès le dimanche matin.
En plus de Vigipirate et des patrouilles renforcées, la préfecture va sauter sur l'occasion pour multiplier les perquisitions administratives. La plupart ne donneront aucun résultat, d'autres feront la Une des médias.
Comme celles de Feyzin, quelques jours après le 13 novembre, qui conduiront à la découverte d'un arsenal de guerre chez un trafiquant de drogues présumé : kalachnikov, gilet pare-balles et surtout un lance-roquettes.
Ce que nous avions décrit comme l'islamogangstérisme est mis au jour, les liens entre l'islam radical, les petites frappes de l'agglo mais aussi les grands bandits étaient très étroits.
Qu'advient-il de toutes ces personnes, parfois fichées S, interpellées ? Beaucoup sont relâchées, d'autres condamnées. Les enquêteurs râlent, leur travail datant parfois de plusieurs mois voire années s'est parfois écroulé pour une perquisition décidée à la hâte, sur un suspect qui jusque là ne se méfiait pas.
Autre conséquence directe de cet état d'urgence : la fermeture de plusieurs mosquées jugées salafistes. Un peu plus d'une semaine après les attentats parisiens, le préfet du Rhône avait ciblé quatre lieux de culte, parfois sur la base de renseignements incomplets comme ce fut le cas avec la mosquée de l'Arbresle.
Un an plus tard et plusieurs nouveaux attentats déjoués ou non, la France et le Rhône sont toujours en état d'urgence. Lyon a connu l'annulation tragique de la Fête des Lumières 2015, même si Gérard Collomb préfère parler de report, des manifestations interdites, des fonctionnaires épuisés et une vie qui se vit, parfois dans la peur.