Michel Havard, un leader de la droite lyonnaise tenté par la dissidence ?

Michel Havard, un leader de la droite lyonnaise tenté par la dissidence ?

Après un court été, Michel Havard avait convié les médias ce lundi pour faire le tour des sujets politiques locaux et nationaux. Une conférence de presse du leader de la droite lyonnaise, c’est assez rare pour cacher quelque chose.

L’élu LR a d’abord tenu à balayer la rumeur relayée par nos confrères de Tribune de Lyon, le faisant rejoindre l’équipe municipale de Gérard Collomb. "Ca n’est pas le cas et ça ne le sera pas pour les 77 ans à venir. Il n’y a pas d’ambiguité à ce sujet, rien que pour le respect des électeurs qui ont voté pour moi aux municipales de 2014".

 

Puis Michel Havard a évoqué sa nouvelle vie professionnelle, qui l’éloigne tant de ses responsabilités politiques. Devenu associé dans un groupe fabriquant des containers à déchets, il devrait devenir directeur général dans les prochains mois. "C’est un choix que j’ai fait et je l’assume complètement, signale l’ancien député. (…) Cette montée en puissance dans le groupe, je m’en réjouis, notamment pour ma famille".

 

Avec moins de temps pour penser politique, Michel Havard est toutefois en passe de prendre la décision la plus grave et clivante de sa carrière. Ses amis comme ses adversaires le décrivaient comme une personnalité assez lisse, aux idées passe-partout. Et bien Michel Havard a réfléchi ces dernières semaines et envisage désormais d’être candidat dissident aux prochaines législatives en 2017.

 

Pour rappel, après avoir échoué à rester député de la 1ère circonscription du Rhône en 2012, il avait vu son parti, sous l’impulsion de Laurent Wauquiez, choisir Anne Lorne, plus à droite, pour être la candidate des Républicains à sa place.
Désormais, Michel Havard espère très fort qu’Alain Juppé, dont il est le porte-parole départemental, remporte la primaire de la droite et du centre et rebatte les cartes. L’ancien Premier ministre s’y était engagé, qualifiant d'erreur la mise à l’écart d’Havard.

 

La remise en question de la mainmise de Wauquiez sur le parti local

Mais si Alain Juppé est battu, alors Michel Havard pourrait prendre ses responsabilités, "de partir au combat pour aller chercher ma légitimité dans les urnes". Il reconnaît toutefois que la dissidence, surtout pour le leader du groupe d’opposition, "ça donne une mauvaise image. Mais le contexte est particulier. Cette circonscription, seul moi peut la gagner face à Thierry Braillard car il faut rassembler large. Et ça, pour Anne Lorne, ça sera compliqué".

Le torchon brûle entre les deux élus. D’ailleurs, s’il n’est pas candidat, le juppéiste ne fera pas campagne pour la sarkozyste. "Je m’occuperais d’autres choses", réplique-t-il, un sourire en coin.

Et s’il redevient député, Michel Havard devra-t-il abandonner sa nouvelle vie professionnelle ? Une autre question qui devra être résolue très prochainement.

 

Que la droite lyonnaise et régionale se le dise, Michel Havard n’a plus la patience de s’effacer pour satisfaire les ambitions des uns et des autres. Il ne le dit pas mais il en veut à Laurent Wauquiez à qui il n’aurait pas parlé depuis les investitures des législatives. Selon nos informations, ils se sont pourtant entretenus il y a 10 jours, le président de la Région lui demandait même de la jouer collectif.

 

Ce n’est pas la première fois que Michel Havard annonce son come-back, sans cesse avorté par ses errances personnelles. Il semblerait que le gentil leader ait fini de faire le point et se prépare à écouter davantage ses ambitions. Car il en rêve encore, malgré de nouveaux sondages décevants, de ce siège de maire de Lyon.