Des usagères envoyées au front pour renforcer la sécurité des femmes dans les TCL

Des usagères envoyées au front pour renforcer la sécurité des femmes dans les TCL

Un regard pervers, un compliment nauséeux, un individu qui se frotte ou carrément une main aux fesses, 100% des usagères des TCL ont déjà connu un comportement déplacé de la part d'un homme.

C'est le Sytral, syndicat en charge des transports en commun lyonnais, qui le dit.

 

Et pour réagir, il a décidé avec l'exploitant Keolis, d'envoyer au front des usagères bénévoles. Recrutées comme ambassadrices sur la ligne 7 pour débuter, elles ont établi un diagnostic, sans pincette, sans censure, entre janvier et mars dernier.
Le bilan était dévoilé ce jeudi.

 

Elles s'appellent Samira, Michèle, Chaima, Touroussi et Pauline. Etudiantes, mamans, elles ne se connaissaient pas mais avaient toutes rencontré des problèmes avec cette ligne de bus entre Laurent-Bonnevay et Vaulx-en-Velin.
Chaima et Pauline, les plus jeunes, notamment, sont régulièrement abordées. Des automobilistes suivent même le bus et attendent qu'elles en descendent pour leur demander de monter.
De quoi regretter que "les contrôleurs TCL ne soient présents qu'à la station Laurent-Bonnevay et pas sur toute la ligne".

 

Outre le manque de ponctualité des bus qui obligent parfois les femmes à patienter seules aux arrêts, c'est surtout l'absence d'éclairage qui pose problème le soir. "On est plongés dans le noir, on ne voit rien du tout !", réagit Samira face au maire de Villeurbanne Jean-Paul Bret, qui tentait de légèrement dédramatiser la situation.

 

Les cinq ambassadrices espèrent désormais que le Sytral va prendre en considération leurs recommandations. Et que le syndicat médiatise davantage la présence systématique de caméras dans le bus. "On n'était pas du tout au courant qu'il y avait des caméras. Si les gens le savaient, ca serait dissuasif", argumente Pauline. Cela aiderait aussi les victimes d'agressions sexuelles à avoir le courage de porter plainte, sachant qu'il existe probablement une preuve filmée des faits.
"On a peu de plaintes mais on sait bien qu'il se passe des choses", reconnaît Pascal Jacquesson, DG de Kéolis.

 

L'initiative qui aura coûté 70 000 euros sera très prochainement reconduite. Sept ambassadrices sont recherchées pour s'occuper cette fois de la ligne C14 (Hôtel de Ville - La Duchère) entre septembre et novembre.