Les législatives et le PS du Rhône bouleversés par la chasse aux soutiens de Macron ?

Les législatives et le PS du Rhône bouleversés par la chasse aux soutiens de Macron ?

Jean-Christophe Cambadélis a montré les crocs ce jeudi soir.

Deux jours après la démission du gouvernement d’Emmanuel Macron, le patron du Parti Socialiste vit mal l’emballement médiatique autour de l’ancien ministre voué à se présenter en 2017.
Il a donc promis de faire appliquer les statuts du parti comme le confirme son entourage à l’AFP : "On ne peut pas soutenir un autre candidat que celui choisi par le PS au risque d’être exclu".

Ainsi, ceux qui soutiendront Emmanuel Macron à la présidentielle au lieu du candidat PS ne devraient plus être les bienvenus à Solférino.

 

Gérard Collomb, le rabatteur

A Lyon, le premier des macronistes a quelques fois flirté avec l’exclusion du Parti Socialiste, notamment lors des élections législatives 2012 où Gérard Collomb avait fait campagne pour Thierry Braillard (PRG) plutôt qu’avec Philippe Meirieu (EELV), candidat soutenu par le PS.
Le sénateur-maire de Lyon, qu’on imagine mal lâcher Emmanuel Macron pour garder absolument sa carte au parti, fait donc figure de proie idéale si la chasse aux sorcières s’opère rapidement.
Peu importe, Gérard Collomb n’a plus besoin du PS depuis longtemps pour faire ce qu’il veut à Lyon et à la Métropole. Il compte toutefois sur l’Etat pour tenir sa parole de déclasser l’A6-A7 entre Limonest et Pierre-Bénite.

 

David Kimelfeld, l'infiltré

Le problème est plus épineux pour David Kimelfeld. Le premier secrétaire fédéral du PS du Rhône est, comme son mentor, un grand fan d’Emmanuel Macron. "Il a fait le ménage à la fédé en excluant des figures comme Jacky Darne, Nathalie Perrin-Gilbert et Farida Boudaoud. Ca serait donc bizarre de voir David Kimelfeld être exclu à son tour, analyse un cadre du PS rhodanien. Soit il reste fidèle au parti et il se met à dos Collomb, soit il dit "merde" à Solférino et il s’installe un peu plus dans le fauteuil de futur maire de Lyon".

David Kimelfeld dont le prochain défi consiste à préparer les élections législatives dans le Rhône. Or, son travail pourrait être remis en cause en cas de punition infligée par Jean-Christophe Cambadélis.

 

Jean-Louis Touraine, entre deux chaises

Et il y a d’ailleurs un candidat déclaré à la députation qui s’expose aussi à l’exclusion : Jean-Louis Touraine. L’actuel parlementaire de la 3e circonscription avait assisté, comme Collomb et Kimelfeld, au meeting de la Mutualité d’Emmanuel Macron en juillet.

Opposé à Nora Berra en juin 2017, prendra-t-il le risque de le faire sans l’étiquette socialiste ? "Jean-Louis Touraine ne doit plus rien à Gérard Collomb, et il a trop envie de se rendre encore utile avec son mandat de député. A mon sens, la seule chose qui pourrait le forcer à rester auprès de Macron, ca serait que ce dernier lui donne des responsabilités durant sa campagne présidentielle. Qu’il soit chargé d'écrire le programme sur la santé par exemple", confie un élu socialiste lyonnais.

 

Cette semaine, Gérard Collomb tançait déjà son parti en annonçant que le PS ne comptait que 2000 adhérents dans le Rhône, contre déjà 3000 soutiens d’En Marche. Un jeu de chaises musicales pourrait s'opérer, et il y aura de la casse.