Avant la prière, mais surtout après l’attentat de Nice le 14 juillet dernier, Michel Delpuech est venu apporter un "triple message de fraternité et de concorde d’abord, de fermeté et de détermination ensuite, de confiance et de responsabilité républicaines enfin". Selon lui, "comme le Président de la République et les plus hautes autorités de l’Etat le rappellent sans cesse, l’unité nationale et la cohésion de notre peuple sont les réponses les plus fortes aux semeurs de mal qui s’en prennent à notre pays. Plus que jamais c’est de fraternité dont nous avons besoin pour vaincre le terrorisme et l’obscurantisme sans perdre notre âme ni renoncer à nos valeurs".
Dans son discours, le préfet du Rhône a également évoqué les tags islamophobes et appelant au meurtre qui ont été inscrits ces derniers jours sur la mosquée de Bron. "Je condamne à nouveau, avec la plus grande fermeté, ces actes ignobles qui, en désignant à la vindicte votre communauté, rappellent, ni plus ni moins, les méthodes qui conduisirent les nazis à la Nuit de Cristal".
Dans la grande salle de la mosquée, presque totalement remplie, son discours a été accueilli par des applaudissements et des hochements de têtes. Les plus anciens, notamment, étaient particulièrement à l’écoute.
Le Recteur de la Grande Mosquée de Lyon, Kamel Kabtane a lui rappelé que parmi les 84 victimes, "une trentaine d'entre eux étaient musulmans". Il déplore aussi qu’"aujourd’hui, certains n'hésitent pas à faire des amalgames pour exprimer leur haine… La communauté musulmane a peur".
A l’issue de ces discours, la prière s’est déroulée comme tous les vendredis. Le préfet, le président du Conseil Régional du culte musulman Benaïssa Chana, le père Delorme et le Recteur de la Grande Mosquée ont préféré partir échanger dans une autre salle.
Les responsables religieux sont donc d'accord...reste maintenant à convaincre la population de faire de même.