Alors que les députés étudiaient le projet de loi concernant la prolongation de l’état d’urgence, les échanges ont été vifs au sein de l’hémicycle. L’un des plus violents a été celui opposant Manuel Valls à Laurent Wauquiez à 2h39 exactement.
Défendant un amendement permettant d’enfermer les personnes suspectées de radicalisation, le numéro 2 des Républicains n’a pas manqué de tacler le chef du gouvernement. "La question qui nous est posée à travers cet amendement, c'est de savoir si nous attendons le passage à l'acte ou est-ce que nous nous dotons d'outils juridiques qui permettent de mettre hors d'état de nuire des individus suspects avant qu'ils ne passent à l'acte", a affirmé le président d’Auvergne Rhône-Alpes avant de lancer : "La vraie différence entre vous et nous, c'est que vous, vous invoquez les libertés personnelles des terroristes, nous, nous disons qu'il n'y a pas de liberté pour les ennemis de la République". Des déclarations, qui malgré l’heure tardive, ont fait réagir l’Assemblée qui a donné de la voix.
De son côté, Manuel Valls a répliqué. "S’il y a, Monsieur Wauquiez, quelque chose qui nous sépare, c’est cette différence fondamentale de la démocratie et de la République. Et je ne me laisserai jamais entraîner, par un opportuniste, dans cette voie-là", a lancé le Premier ministre devant un hochement de tête désabusé de Laurent Wauquiez.
Au final, l’Assemblée nationale a voté la prolongation de l’état d’urgence de six mois (soit jusqu’en janvier 2017) à 489 voix pour et 26 contre après plus de sept heures de discussions.