Jean-Christophe Larose, le patron du groupe Cardinal, fait partie des personnes entendues dans le cadre de cette enquête. Il a choisi Richard Zelmati, le ténor du barreau de Lyon pour le défendre. Il s'agit également de l'avocat du maire de Lyon Gérard Collomb.
Or, précisément, Jean-Christophe Larose est connu pour sa proximité avec le maire de Lyon qui lui a littéralement donné les clés du quartier de la Confluence lorsque ce bout de territoire de la prsqu’île de Lyon n’était encore qu’une friche industrielle.
Selon une source proche du dossier, la garde à vue de M. Larose serait levée dès ce jeudi soir.
D’autres personnes ont été entendues et interpellées dans la région lyonnaise et dans l’Ain.
Si le parquet national financier s’intéresse à Jean-Christophe Larose, c’est que son groupe a tissé des liens intenses avec plusieurs places offshores comme la Suisse et le Luxembourg dont plusieurs actifs s’évaporent ensuite vers deux sociétés écrans immatriculées au Panama.
Ces deux sociétés panaméennes ont été créées par le cabinet Mossack Fonseca par qui est venu le scandale des Panama Papers.
L’enquête du parquet national financier vient par ailleurs s’entrechoquer avec l’enquête initiée à Lyon par le parquet local. La justice lyonnaise s’intéresse elle aux commissions occultes versées en Suisse en marge de plusieurs contrats immobiliers. Ces commissions ont transité par une société suisse, la Sepim dont on retrouve une société homonyme mais basée au Luxembourg.
Le parquet de Lyon avait réclamé l’aide des autorités suisses dans le cadre d’une demande d’entraide internationale afin de faire avancer les investigations. La justice suisse avait fait droit à la demande des autorités judiciaires lyonnaises dans un arrêt du tribunal pénal fédéral qui accepte l’entraide judiciaire.
Le parquet de Lyon est sur la piste de commissions occultes qui se chiffrent en centaines de milliers d’euros qui auraient été versées en Suisse au moyen de fausses factures.
L’enquête du parquet national financier n’en est qu’à ses balbutiements. Les enquêteurs vérifient tous les éléments en leur possession. Une source judiciaire au parquet national financier invite d’ailleurs à la prudence en expliquant que les enquêteurs étaient au beau milieu d’investigations et qu’il était nécessaire de préserver la présomption d’innocence dans ce dossier.