Procès Neyret : l'ex-flic se pose en victime d'un "grand manipulateur"

Procès Neyret : l'ex-flic se pose en victime d'un "grand manipulateur"

On dit des absents qu'ils ont toujours tort.

C'est peut-être dans cette optique que Michel Neyret a légèrement modifié sa ligne de défense ce mardi matin, à l'occasion de la deuxième journée du procès de l'affaire qui porte son nom.

 

Toujours dans la contrition de la veille, l'ancien numéro 2 de la PJ de Lyon a indiqué : "Je pensais maîtriser cette relation avec Gilles Bénichou. Je me suis trompé". Le voyou lyonnais est toujours absent à l'audience, ce qui gêne Michel Neyret et le juge, qui n'a toutefois pris aucune mesure pour obliger sa venue.

"Je pense que M. Bénichou a été un grand manipulateur, j'en ai été victime, même si j'ai du mal à l'admettre". "Il me fait souvent tenir des propos que je n'ai pas tenus", rajoute-t-il, faisant allusion aux écoutes téléphoniques à charge des enquêteurs.

 

Pour rappel, Michel Neyret et Gilles Bénichou ne s'étaient pas connus par hasard. L'ancien superflic cherchait des informations et des contacts sur la mafia juive. Mais Bénichou, et son cousin Stéphane Alzraa avaient réussi à inverser les rôles en s'impliquant dans la vie de Neyret, le couvrant de cadeaux, réclamant de la part du policier des infos sur les enquêtes concernant des concurrents ou leurs propres personnes.

 

Michel Zaragoza, un cas à part

 

S'il n'a pas hésité à profiter de l'absence de Gilles Bénichou pour charger sa barque, Michel Neyret a été plus respectueux avec Michel Zaragoza. Son ancien indic n'est pas au procès puisqu'il est mort en 2013 dans des circonstances contestées. Neyret a confirmé avoir demandé à des magistrats un "traitement de faveur" pour Zaragoza et ses fils. "L'informateur prend des risques, il joue sa vie dans certains cas, je leur rends certains services en contrepartie", s'est-il justifié devant le tribunal.