Ouverture du procès Neyret : "je me suis laissé dépasser"

Ouverture du procès Neyret : "je me suis laissé dépasser"

Ce lundi, en début d’après-midi, s’est ouvert le procès de Michel Neyret, soupçonné de corruption, de trafic d’influence et de détournement de scellés de stupéfiants.

Dès le début du procès, Michel Neyret s’est déclaré « retraité » devant le tribunal correctionnel de Paris. L’homme avait été révoqué de la police en septembre 2012. Interrogé sur ces méthodes de travail, il a déclaré que "la politique du renseignement est la seule qui permette d'obtenir des résultats".

 

Néanmoins, face aux questions du président, il a affirmé : "à l'époque je pensais pouvoir gérer ma relation (notamment avec Alzraa). Mais à l'évidence, j'ai mal géré la chose […] je me suis laissé dépasser". L’ancien policier a également avoué qu’il est "arrivé de donner des informations pour entretenir une relation de confiance susceptible d'obtenir un retour d'informations". Au fil des minutes, le policier à la réputation d’un dur continue son mea culpa : "J'ai été d'une imprudence absolue, pris dans la certitude de ma relation avec mes contacts".

 

Six autres prévenus doivent présentés devant la justice puisque deux personnes étaient absentes. Il s’agissait de Gilles Benichou et Stephane Alzraa, deux cousins anciennement informateurs de Michel Neyret. En fuite, Alzraa est impliqué dans une fraude à la taxe carbone. Cyril Astruc, connu du "milieu lyonnais", fait aussi partie des prévenus tout comme trois autres policiers de Grenoble. Ces fonctionnaires comparaissent pour avoir saisi des stupéfiants, à la demande du commissaire lyonnais, pour rémunérer des indics. Dans le box, on retrouve enfin la femme de Michel, Nicole et l’avocat David Metaxas.

 

Pour rappel l’ancien numéro 2 de la PJ lyonnaise encourt une peine de 10 ans de prison et 7,5 millions d’euros d’amende. Il a effectué huit mois de détention provisoire. Libéré depuis, il a l’interdiction de venir dans le Rhône.