Affaire Neyret : qui sont les neufs prévenus jugés à Paris ?

Affaire Neyret : qui sont les neufs prévenus jugés à Paris ?

Ce lundi s’ouvre le procès de l’année, celui de l’affaire Neyret. Cinq ans après l’arrestation choc de l’ex-numéro 2 de la PJ de Lyon, neuf prévenus ont rendez-vous avec la justice au tribunal correctionnel de Paris.

Si les médias se focalisent forcément sur Michel Neyret, au cœur de ce maelstrom mêlant flics, voyous, drogue, argent et justice, il est intéressant de découvrir qui sont les autres

Michel Neyret

Poursuivi pour corruption passive, détournement de stupéfiants, association de malfaiteurs, violation du secret professionnel, trafic d’influence et recel de vol

Actuellement assigné à résidence à Vienne, il a été un modèle, un superflic, un homme qui a révolutionné le métier et l’antigang. Ses méthodes borderline lui ont longtemps permis de réaliser des prises et des arrestations qui ont fait sa renommée. Jusqu’au jour où la police a changé. Et pas lui.

Il risque 10 ans de prison et 1 million d’euros d’amende.

 

Nicole Marcellin : la femme

Poursuivie pour association de malfaiteurs, recel de corruption et recel de trafic d’influence.

Il s’agit de la femme de Michel Neyret. Si personne n’a vu venir la chute de l’ancien superflic, elle a rapidement déchanté en voyant son compagnon multiplier les soirées. Mais elle a pourtant noué des liens avec Gilles Bénichou et Stéphane Alzraa. Au premier, elle reprochera au téléphone lors d’une conversation écoutée par les enquêteurs de "donner du fric" à Michel Neyret. Ils iront pourtant ensemble en Suisse pour y ouvrir un compte à son nom, jamais alimenté.


David Metaxas : l’avocat adversaire

Poursuivi pour recel de violation du secret professionnel

Le célèbre avocat lyonnais se dit victime d’une enquête qui cherchait à tout prix à faire tomber Michel Neyret. Avec l’ancien numéro 2 de la PJ lyonnaise, c’est une relation conflictuelle qui s’est nouée : les deux hommes se narguent. Comme ce jour où Neyret lui envoie par mail un compte-rendu sur une affaire à Marseille concernant l’un de ses clients. Un échange interdit, retrouvé sur l’ordinateur de David Metaxas.


Les escrocs

Gilles Bénichou

Poursuivi pour trafic d'influence et corruption sur personne dépositaire de l'autorité publique

L’indic devenu ami. A force de se fréquenter, les deux hommes échangent beaucoup. Des infos, des tuyaux, des cadeaux… A tel point que le rapport entre flic et "tonton" s’inverse, Michel Neyret, qui souhaitait nouer s'infiltrer dans la communauté juive qu'il connaissait mal, va davantage alimenter Gilles Bénichou sur des affaires en cours, y compris gérées par Interpol.


Stéphane Alzraa

Poursuivi pour corruption active, trafic d’influence, recel de violation du secret professionnel, association de malfaiteurs

Cet escroc lui aussi spécialisé dans la TVA via la taxe carbone disposait d’un profil plus flamboyant que son cousin Gilles Bénichou. Il aurait inondé Michel Neyret de cadeaux, prêts de voitures de luxe, séjours tous frais payés, en échange de services.

Stéphane Alzraa ne sera probablement pas présent au procès. Il avait profité d’une permission accordée par la prison de Corbas pour prendre la tangente. Tout le monde le croit caché en Israël.


Cyril Astruc

Poursuivi pour complicité de violation du secret professionnel

Soupçonné d’être un escroc international, spécialisé dans l’arnaque à la TVA sur la taxe carbone. Les enquêteurs lui prêtent des liens avec Michel Neyret qui l’aurait alimenté en renseignements. Et notamment sur les infos qu’avaient les policiers français sur Cyril Astruc.


Les flics

Christophe Gavat

Poursuivi pour vol en réunion, association de malfaiteurs, trafic de stupéfiants et détournement de scellés

L’ancien patron de la PJ de Grenoble est accusé d'avoir fourni de la drogue sortie des scellés à Michel Neyret pour que ce dernier fournisse ses "tontons"


Gilles Guillotin

Poursuivi pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs

L’homologue de Neyret à la PJ de Grenoble. Le directeur adjoint a été trahi par des écoutes téléphoniques dans lesquelles il évoquait rémunérer des indics avec de la drogue.


Jean-Paul Marty

Poursuivi pour trafic de stupéfiants, vols en réunion, detournement de scellés, association de malfaiteurs

Patron de la brigade des stupéfiants à Lyon, il aurait aidé Michel Neyret à payer des indics en nature. L’ancien superflic aurait reçu de sa part 3 plaquettes de 100 grammes de cannabis sorties des scellés de la police.

 

 

A la base, l’affaire Neyret concernait davantage de monde. Treize personnes avaient été mises en examen. Michel Zaragoza, indic de Neyret, aurait bénéficié de renvois d’ascenseur de la part du numéro 2 de la PJ de Lyon. Il a perdu la vie en 2013 dans des conditions qui aujourd’hui encore restent floues. La thèse officielle reste le suicide par arme à feu.

 

Les trois autres protagonistes présumés ont finalement tous bénéficié d’un non-lieu. Il s’agissait de Francis Montois, ancien substitut du procureur à Lyon, qui était soupçonné d’avoir fourni des informations à Neyret sur des procédures judiciaires.

Aymeric Saudubray était le chef de la BRI, l’antigang à Lyon, donc forcément proche de Michel Neyret. Et Jean-Paul Piazzoli, alors directeur-adjoint des enquêtes douanières à Nice, avait dû s’expliquer sur sa participation avec le couple Neyret à un voyage au Maroc payé par le tandem Bénichou-Alzraa.