29/09/11 : le jour où tout a basculé pour Michel Neyret…

29/09/11 : le jour où tout a basculé pour Michel Neyret…

Ce fut bien la fête de Michel ce 29 septembre 2011.

Il n’est pas encore 6h lorsqu’un convoi de voitures de police débarque à l’hôtel La Gabetière situé sur la commune d’Estrablin tout près de Vienne.


Le commissaire Daniel Jacqueme, numéro 2 de l’IGS, vient dans un but bien précis : interpeller Michel Neyret dans le cadre d’une enquête pour corruption, trafic international de stupéfiants et blanchiment d’argent débutée il y a moins d’un an. La garde à vue de celui considéré comme le super flic lyonnais est officielle à 6h15, tout comme celle de son épouse Nicole qui sera d’ailleurs prise d’un malaise dans sa salle de bain, submergée par les évènements.


Michel Neyret ne le sait pas encore mais dans le même temps, trois autres protagonistes de l’affaire font également l’objet d’une procédure d’interpellation. C’est le cas de Michel Zaragoza à Solaize, de Stéphane Alzraa dans sa villa de La Roquette-sur-Siagne dans les Alpes-Maritimes et du cousin de celui-ci, à savoir Gilles Bénichou qui se trouve lui à Villeurbanne.

Ce dernier laisse d’ailleurs un message sur le téléphone de Michel Neyret. "Quelle heure il est ? Michel c’est Gilles, c’est urgent, les flics sont en train de défoncer la porte de chez moi pour rentrer, je ne sais pas ce qui se passe… Entends-les, ils sont en train de tout massacrer. Je sais pas ce qu’ils veulent alors rappelle moi. Je sais pas qui c’est. Au chalumeau, à la hache, ils sont en train de défoncer la porte de chez moi. Rappelle-moi Michel, c’est urgent, s’il te plaît, appelle chez moi", relèvent des écoutes téléphoniques de l’IGS rapportées dans le livre "Commissaire Neyret : chute d’une star de l’antigang" du journaliste Richard Schittly.


Pendant ce temps-là à Estrablin, la police des polices entame une première perquisition du domicile du couple Neyret. Des téléphones portables sont saisis tout comme un ordinateur. Ce n’est qu’en fin de matinée que le convoi quitte l’hôtel pour le bureau du super flic à la PJ de Lyon où une seconde perquisition débute. L’arrestation de Michel Neyret commence alors à fuiter mais c’est seulement à 12h18 que l’AFP sort une première dépêche. La machine médiatique est lancée.


La journée du commissaire déchu se poursuit… dans une voiture direction la capitale parisienne dans les locaux de l’IGS où Michel Neyret est interrogé pour la première fois. C’est le début d’une garde à vue de 96 heures réservée exclusivement à des affaires de cette ampleur. La longue journée de Michel Neyret s’achève ; le scandale lui ne fait que commencer.


Le lundi 3 octobre, le super flic qui n’en est plus un est déféré devant la justice avant d’être mis en examen et écroué.

Cinq ans plus tard, ce lundi, son procès débute au tribunal correctionnel de Paris.