Dans l’après-midi, le cardinal Philippe Barbarin avait convié l’intégralité des prêtres du diocèse de Lyon au centre Valpré d’Ecully pour évoquer les affaires de pédophilie et d’agressions sexuelles présumées dont les médias se font l’écho depuis plusieurs mois.
Sur les 600 hommes d’Eglise attendus, 220 sont finalement venus écouter l’archevêque de Lyon. Ses propos sont partiellement rapportés dans un communiqué du diocèse publié à l’issue de la réunion éculloise.
"Le cardinal a notamment reconnu que le diocèse avait commis des erreurs dans la gestion et la nomination de certains prêtres. Le cardinal a rappelé l’importance, pour les victimes d’abus sexuels commis par des clercs, de voir reconnu leur droit à la vérité et à la Justice. Elles doivent ainsi pouvoir compter sur l’écoute et le soutien du diocèse. Le cardinal a également souligné la confiance que portait le diocèse dans la Justice, pour faire toute la vérité dans les différentes affaires dont elle est saisie. Enfin, le cardinal a redit sa confiance aux prêtres qui accomplissent leur mission dans un grand dévouement et dans la fidélité à leur état de vie", précise le communiqué.
Après cette prise de parole, Mgr Barbarin a présenté les mesures que prend le diocèse pour prévenir toute nouvelle affaire, mais surtout, mieux assister les victimes présumées et en finir avec des méthodes jugées archaïques. Une cellule d’écoute voit le jour avec une ligne téléphonique (04 78 81 48 45) au bout de laquelle des psychologues cliniciens répondront et pourront arranger un rendez-vous avec un membre du diocèse. "La victime pourra être accompagnée jusqu’au dépôt d’une plainte, si nécessaire".
Finie donc la méthode "Régine Maire", la déléguée épiscopale qui s’était notamment chargée de recevoir les victimes du père Preynat. Et qui avait une fois organisé une rencontre entre le prêtre et un ancien scout, conclue par une prière commune.
Un "collège d’experts", composé d’un magistrat, d’un psychiatre, d’une psychanalyste, d’un médecin, d’un canoniste, d’une assistante sociale, d’un père et d’une mère de famille et du vicaire général modérateur, sera chargé d’"étudier et analyser le cas de certains prêtres dont la situation est problématique au regard de leur activité pastorale, de la loi civile ou canonique dans le domaine affectif et sexuel".
D’ici le 30 juin, il devra rendre son avis sur un certain nombre de dossiers dans le diocèse de Lyon. Avant peut-être que ce dernier n’engage des procédures canoniques.
Le cardinal Barbarin a également promis à tous les membres du diocèse la possibilité d’être accompagné psychologiquement. Car certains ont certainement mal vécu la tornade médiatique qui a frappé l’Eglise.
Puis, d’autres mesures verront le jour à la rentrée. Il pourrait y avoir du changement dans les formations des hommes d’Eglise, avec ponctuellement l’intervention de victimes de pédophilie.
Mais aussi l’établissement de "nouveaux critères pour les futures nominations et pour l’accueil de prêtres arrivant en mission dans le diocèse de Lyon". Quels seraient ces critères, si ce n’est de pas avoir d’antécédents ou de casseroles ?
Enfin, le diocèse promet d’autres mesures encore floues qui relèvent davantage de la com’ comme "intensifier la prévention" ou "favoriser l’accompagnement, offert à tous et en particulier aux prêtres".
25 avril, jour fondateur pour le diocèse de Lyon ? Pour les victimes présumées et celles qui ont également porté plainte contre l’archevêque, pas encore.