Ce mardi dans le Figaro, une victime présumée d’un autre prêtre lyonnais prend la parole. Et charge lui aussi le primat des Gaules.
Pierre explique avoir été victime d’attouchements lorsqu’il avait 16 ans au début des années 90. Les faits se seraient déroulés à l’hôtel Miramar de Biarritz au retour d’un pèlerinage à Lourdes. Il accuse le père Jérôme Billioud, alors prêtre de l’ensemble paroissial La Croix-Rousse.
En 2009, sur les conseils d’un médecin, il dit avoir rencontré le cardinal Barbarin. "Le cardinal m’a dit qu’il était parfaitement au courant et que ce prêtre avait déjà eu maille à partir avec la justice (pour une exhibition en pleine rue ndlr) et qu’il reconnaissait les faits me concernant. Le cardinal m’a demandé pardon au nom du prêtre".
Comme dans l’affaire Preynat, Pierre reproche à l’archevêque de Lyon de ne pas avoir pris les dispositions nécessaires pour éloigner le père Billioud de l’Eglise et/ou des enfants. Il sera entendu prochainement par le procureur de la République dans le cadre de l’enquête préliminaire ouverte pour "non-dénonciation ou non information d'agressions sexuelles sur mineur de moins de 15 ans par personne ayant autorité" et pour "mise en péril".
De son côté, le diocèse de Lyon prépare la riposte. Philippe Barbarin s’est déjà entouré du célèbre avocat lyonnais André Soulier. Et Guillaume Didier, ancien porte-parole du ministère de la Justice et actuellement conseil de Biotrial, doit également aider l’Eglise lyonnaise à prendre les bonnes décisions et à choisir les bons mots.
Dans un communiqué publié lundi soir sur le site du diocèse, le cardinal, en partance pour Lourdes, explique qu'il ne "peut que manifester sa profonde incompréhension face à cette plainte. (...) C’est avec douleur que le cardinal Barbarin se voit accuser aujourd’hui de manière aussi injustifiée, tant il est évident qu’en aucun cas il n’a ni mis en danger la vie d’autrui, ni encouragé quiconque à se suicider. Le cardinal Barbarin demande solennellement à ce que chacun laisse la justice enquêter dans la sérénité. L’intérêt des plaignants comme celui des personnes visées dans les plaintes est que la justice établisse la vérité. Comme il l’a déjà évoqué à plusieurs reprises, il coopérera en toute transparence avec la justice, à la disposition de laquelle il se tient avec confiance."