Fronde des élus contre l’A45 : "Laurent Wauquiez fait fausse route"

Fronde des élus contre l’A45 : "Laurent Wauquiez fait fausse route"

En convoquant la presse pour dénoncer "la volonté néfaste du Conseil régional Auvergne/ Rhône-Alpes de s’engager sur le projet d’autoroute A45", des élus de droite ont fait fureur vendredi après-midi. Qui étaient ces députés, présidents, pour la plupart issus des Républicains, qui osaient faire

Ce samedi midi, Georges Fenech a voulu désamorcer la situation. Le député du Rhône, entouré de la sénatrice LR Catherine Di Folco, du 1er vice-président LR du Département du Rhône Renaud Pfeffer, du conseiller régional EELV Jean-Charles Kohlhaas ou du maire PS de la Talaudière (Loire), a indiqué que son but n’était pas "de s’en prendre à Laurent Wauquiez. C’est un ami politique, il le reste et le restera".

Mais de l’inviter "publiquement à retirer de l’ordre du jour du vote du Débat d’orientation budgétaire d’Auvergne Rhône-Alpes du 17 mars la question du financement de l’A45. Et d’ordonner les études préconisées par le rapport Duron".

"On peut lui apporter des éléments très précis qu'il n'a pas", a renchérit la sénatrice Catherine Di Folco.

 

Laurent Wauquiez, qui a fait ses classes d’élu en Haute-Loire, est un fervent partisan du projet d’autoroute entre Lyon et Saint-Etienne. Georges Fenech le savait, même en le soutenant aux élections régionales.

Mais le président de la Région a dégainé plus vite que prévu. C’est un courrier de ce dernier à Gaël Perdriau, maire de Saint-Etienne, qui a fait tiquer le député LR. "Il y parle de "projet essentiel" et se dit "déterminé" à financer l’A45", a rapporté Georges Fenech.

 

 

"L'A45, c'est l'inverse de faire des économies"

Mais alors pourquoi ces élus sont-ils contre l’A45, pourtant plébiscitée dans la Loire et même réclamée dans la semaine par la Chambre de Commerce et d’Industrie de Lyon ?

"C’est une erreur majeure, une tromperie. On dit que c’est un axe entre Lyon et Saint-Etienne, c’est faux, ce serait entre La Fouillouse et Brignais", rapporte Georges Fenech. "Nous ne défendons pas notre petit pré carré", a-t-il rajouté, même bien sûr, certaines communes de leurs territoires, circonscriptions pâtiraient fortement du chantier.

 

"Il existe des croyances, renchérit Jean-Charles Kohlhaas (EELV). De faire croire qu’on pourra faire Lyon/Saint-Etienne en 35 minutes. Que ca permettra de dynamiser économiquement la Loire". Avant de citer un rapport de 2005 qui promettait 30% de gaz à effet de serre en plus en cas de réalisation de l’A45, mais aussi la perte de 7000 voyageurs/jour de la ligne TER Lyon/Saint-Etienne et donc un manque à gagner de 7 millions d’euros par an à la Région. "Ce projet, c’est l’inverse de faire des économies", assène l’ancien candidat aux régionales.

 

"Laurent Wauquiez fait fausse route. J’ai confiance en lui mais on lui a raconté n’importe quoi sur l’A45, embraye Renaud Pfeffer, 1er vice-président du Rhône mais aussi maire de Mornant, une ville directement concernée par l’axe. (…) J’invite tout le monde à décompresser, pas à partir bille en tête. (…) Ce serait une erreur historique et stratégique pour la Loire".

 

Les élus présents ne se sont pas contentés de prévenir Laurent Wauquiez qu’il était sur le point de réaliser une erreur digne "du tunnel sous Fourvière et de la Rocade Est", ils lui ont donné des pistes à améliorer pour soulager l’actuelle A47 et résoudre le problème qu’ils ne nient pas.

"Il faut faire des RER Lyon/Saint-Etienne, Lyon/Givors, Lyon/Vienne. On est à 7 trains par heure en heure de pointe. On peut doubler cette cadence", annonce Jean-Charles Kohlhaas.

 

 

Dans un mois, ca sera plié

Avant le vote du DOB d’Auvergne Rhône-Alpes jeudi, Georges Fenech a obtenu un rendez-vous à l’Assemblée nationale ce mardi avec Laurent Wauquiez.

Le calendrier est serré : le 15 avril, la Région validera son budget lors d’un vote et le 21 avril, l’Etat doit rendre sa décision sur l’A45.

 

Autant dire que pour "provoquer un large dialogue" comme le réclament les élus frondeurs, il faudra s'accrocher.