Barbarin parti en Afrique, le diocèse de Lyon englué dans l'affaire Preynat

Barbarin parti en Afrique, le diocèse de Lyon englué dans l'affaire Preynat

Après avoir admis être au courant de l'affaire Preynat depuis "2007-2008", le cardinal Philippe Barbarin s'est envolé ce lundi pour l'Afrique et le Niger.

Un voyage prévu de longue date et qui va laisser le diocèse de Lyon orphelin durant 15 jours, en pleine tourmente médiatique et judiciaire.

 

Car l'archevêque de Lyon, ainsi que Régine Maire, déléguée épiscopale qui a géré le père accusé de pédophilie ainsi que les entretiens avec ses victimes présumées, font face à la menace d'au moins trois plaintes déposées par des membres de l'association La Parole Libérée pour non-dénonciation d'actes pédophiles.

 

Et difficile de parler d'une seule voix lorsque la figure est absente. Cela a débuté lundi soir dans un reportage de TLM. Régine Maire évoque la volonté de Philippe Barbarin de prendre ses responsabilités : "Il en a pris conscience, vraiment, et j'ai senti qu'il était libre pour assumer les conséquences, jusqu'au bout, si dramatiques soient-elles".

A la relance de la journaliste de savoir ce que signifiait "jusqu'au bout", elle s'est laissée aller à évoquer le mot fatidique : "La démission, peut-être, quelque chose comme ça".

 

 

Terrible aveu qui met forcément le diocèse dans l'embarras. Ce mercredi matin, dans le Progrès, Régine Maire est obligée de désavouer ses propos en niant les avoir tenus à la télévision locale (sic). "J'ai répondu : "Les conséquences judiciaires et canoniques"", indique la déléguée épiscopale qui n'a visiblement pas revu les images de son interview pourtant non montée.

 

Régine Maire se trompe encore lorsqu'elle annonce qu'il "n'est pas sûr" que la plainte de l'association de victimes présumées "soit jugée recevable".

A la Parole Libérée, on est pourtant très clair sur le sujet : l'association trop jeune ne peut se constituer partie civile, ce sont donc les victimes dont les faits ne sont pas prescrits qui déposeront les plaintes.

 

Ce bazar a obligé l'archevêché à minimiser les propos de Régine Maire, qu'il a pourtant missionné pour être la principale interlocutrice sur le sujet, évoquant un "sentiment personnel"...

 

Avec une démission qui n'est donc officiellement pas à l'ordre du jour et un cardinal loin de la tourmente jusqu'à la fin du mois, le diocèse de Lyon s'offre un peu de répit en attendant d'analyser plus finement les options qui s'offrent réellement à lui.