En octobre dernier, Laurent Wauquiez avait concédé à un magazine people qu’en politique « on brasse du vent, on fait du buzz, mais on ne change plus rien ». Mais peut-être peut-on commencer par être vertueux ? Et il faut bien reconnaître à Laurent Wauquiez qu’il en a la tentation.
19 millions d’économies immédiates
Tout juste élu président de la grande région Rhône-Alpes-Auvergne, il vient de décider de baisser de 10% les indemnités des élus régionaux. Soit, une économie de 8,4 millions d’euros. C’était une promesse de campagne.
Il a par ailleurs présenté un exécutif resserré avec uniquement 15 vice-présidents (détaillés ci-dessous), lorsque l’exécutif de Jean-Jack Queyranne était composé de 24 membres. Soit une économie de 5,5 millions d’euros. L’ex-président socialiste de Rhône-Alpes disposait également de 15 vice-présidents - leur nombre est d’ailleurs encadré par la loi - mais avait nommé dans le même temps une ribambelle de conseillers délégués qui hissaient l’exécutif à 24 membres. Laurent Wauquiez a désigné seulement deux conseillers spéciaux.
Laurent Wauquiez a décidé enfin de baisser significativement le nombre d’élus siégeant au sein de la commission permanente, sorte d’assemblée bis du conseil régional à qui est délégué une partie des pouvoirs. Auparavant, tous les élus du conseil régional y siégeaient, ce qui avait pour effet de majorer leurs indemnités de près de 10%. Économie avancée par Laurent Wauquiez : 4 millions d’euros.
Cette série de décisions pourrait être taxé de démagogique par les plus cyniques enclins à n’y voir qu’un simple baume pour apaiser des électeurs tentés par le « tous pourris ». Mais Laurent Wauquiez a décidé de confisquer tous les téléphones portables des élus et leurs abonnements. Economie réalisée : 1 million d’euros.
Alors qu’il vient à peine de s’asseoir dans le fauteuil de président, le nouveau leader régional peut afficher une économie de 19 millions sur la durée du mandat. « c’est au-delà de la limite du symbole » s’est félicité Laurent Wauquiez dans son discours d’installation. Durant la campagne, il a promis un programme de 300 millions d’euros d’économies. Il souhaite aller vite.
Pressé d’aller vite
Dans les trois mois qui viennent, Laurent Wauquiez souhaite mettre sur pied un train de mesures lancées durant sa campagne : rétablissement des bourses au mérité, un plan de zéro charges sociales pour la première embauche destiné à aider les commerçants et les artisans et la préférence régionale pour les entreprises dans les marchés publics.
Il doit faire voter son premier budget au mois de mars. C’eût pu être son premier geste politique. Mais il n’a pas su attendre trois mois pour faire de la politique, « au-delà des symboles ».
Slim Mazni
Les 15 vice-présidents de Laurent Wauquiez et leurs délégations
1. Etienne Blanc (Ain) : Finances et administration générale
2. Brice Hortefeux (Puy-de-Dôme) : solidarité des territoires
3. Eric Fournier (Haute-Savoie : Environnement, développement durable et énergie
4. Martial Sadier (Haute-Savoie : Entreprises, emploi et développement économique
5. Patrick Mignola (Savoie) : Transports
6. Philippe Meunier (Lyon) : Sécurité, pêche et chasse et partenariats internationaux
7. Yannick Neuder (Isère) : Enseignement supérieur, innovation
8. Nicolas Darragon (Drôme) : Tourisme
9. Béatrice Bertoux (Rhône) : Lycée
10. Juliette Jarry (Lyon) : Economie de proximité, commerce, artisanat, profession libérale et numérique
11. Emilie Bonnivard (Savoie) : agriculture, viticulture, produits du terroir
12. Martine Guibert (Cantal) : politique sociale, santé et famille
13. Stéphanie Pernod-Beaudon (Ain) : formation professionnelle et apprentissage
14. Florence Verney-Carron (Lyon) : Culture
15. Marie-Camille Rey (Loire) : Jeunesse
Conseillers spéciaux: Olivier Armane (Ardèche) : Ruralité et innovation dans les territoires et Carole Montillet (Isère) : Sports