Certains se demandent s’ils patientent dans le hall, d’autres tergiverscent moins et montent sur le quai de la gare, à l’affut du train qui permettra à Aurore de poser le pied sur le sol rhodanien et français, quatre ans après son interpellation puis son incarcération à l’Ile Maurice.
Emmitouflée dans une grosse doudoune rose, Aurore sort de la voiture, se jette dans les bras de tous ses proches. Peu de larmes coulent chez la jeune femme qui tient un discours très mature. "J’ai l’impression de n’être jamais partie. Que tout est normal", explique-t-elle.
"Tout me revient naturellement, c’est la vie que j’ai toujours vécue. Je suis plus forte maintenant, j’ai vu et appris beaucoup de choses, c’était une expérience enrichissante", rajoute Aurore qui devait manger ce samedi midi au restaurant avec sa famille.
"Je vais essayer de trouver du travail, fonder une famille, les petites choses simples mais importantes de la vie", se projette déjà la jeune femme qui espère rapidement "voir mon chat, me mettre à côté du poêle parce que ca fait longtemps que je n’ai pas eu froid".
Aurore est une fille simple, passée à côté d’une condamnation à 20 ans de prison pour trafic de Subutex. "Elle va aussi retrouver le fromage, les jeux de cartes, les choses qu’elle aime, précise sa mère, aux anges. On va pouvoir ne rien faire, discuter. La toucher, lui parler, c’est fantastique", raconte celle qui a longtemps du se contenter de Skype pour parler avec sa fille enfermée à l’Ile Maurice.
Pas vraiment de temps pour évoquer les suites de l'affaire. Car si sa condamnation a été cassée à Maurice, Aurore Gros-Coissy espère faire bouger les choses, retrouver ceux qui l'ont piégé en 2011 en cachant la drogue dans son sac. Mais aussi "donner de l'espoir aux filles qui sont restées en prison".
Après tout, un tel coup de théâtre judiciaire a été une première dans l'histoire de l'Ile Maurice. Aurore peut donc encore réaliser de grandes choses.