Le président PS de la Région Rhône-Alpes attirait moins, 1000 personnes, et pouvait - ce n’était pas une surprise - compter sur la présence et le soutien de Gérard Collomb. Mais ce dernier n’aurait pas été la star de la soirée de toute manière. Car à quelques jours du premier tour des élections régionales en Auvergne Rhône-Alpes, Jean-Jack Queyranne avait réussi à attirer Najat Vallaud-Belkacem, Thierry Braillard et André Vallini, les ministres régionaux.
André Vallini débutait par un rappel : "Cette nouvelle région, c’est nous qui l’avons créée, qui lui avons donné de nouvelles compétences". Le secrétaire d’Etat chargé de la Réforme territoriale évoquait également les attentats de Paris, et la Marseillaise et ses paroles parfois décriées à gauche. L’occasion pour le public, à l’issue de sa prise de parole, d’entonner une première fois l’hymne de Rouget de Lisle.
Venait ensuite le tour de Thierry Braillard. Le secrétaire d’Etat aux Sports haranguait les troupes du PRG et soulignait le "bilan exemplaire" de Jean-Jack Queyranne. "On ne change pas une équipe qui gagne. (…) Jean-Jack a encore beaucoup à apporter".
L’ancien adjoint de la Ville de Lyon demandait enfin aux militants que leur voit soit "un bouclier contre la terreur et un glaive pour la liberté".
"Wauquiez, le clone en plus jeune de Charles Millon"
Dans la foule, on sent enfin que l’attente arrive à son terme. Najat Vallaud-Belkacem arrivait devant le pupitre et explosait la courbe de l’applaudimètre. La ministre de l’Education, président du comité de Jean-Jack Queyranne, jouait avec les sentiments de son auditoire, se "rappelant les souvenirs du Transbordeur", un soir de victoire de François Hollande, et répétant à l’envie son bonheur "d’être là".
Plus que les autres, NVB allait s’attaquer à Laurent Wauquiez qu’elle accusait de jouer "un mauvais remake de l’élection de 1998" et d’être "le clone en plus jeune de Charles Millon".
"La victoire est à portée de main. Ca se jouera à rien", prédisait l’ancienne benjamine de l’assemblée régionale rhônalpine, cédant ensuite la place au candidat.
Jean-Jack Queyranne remerciait d’abord tous ceux qui avaient osé braver le silence de la fédération PS du Rhône, à commencer par les députés Hélène Geoffroy, Pascale Crozon et Jean-Louis Touraine.
"Ces élections doivent démontrer la solidité de notre République. Nous ne cèderons pas à la peur et à la tentation de la division", martelait-il, faisant huer Laurent Wauquiez et son colistier Philippe Meunier, surnommé "l’armurier du Palais Bourbon", faisant référence à sa demande de voir les députés armés. "Monsieur Wauquiez, vous n’êtes pas le nouveau souffle, vous êtes le mauvais vent que l’on chassera", prédisait ensuite Jean-Jack Queyranne.
Après avoir rappelé ses grandes propositions pour Auvergne Rhône-Alpes, le président sortant promettait de mettre "tout en oeuvre pour réaliser le rassemblement au soir du 1er tour".
Au terme de deux heures de meeting, la salle se quittait sur une dernière Marseillaise. "On va gagner", se persuade une militante exhortant ses voisins. Jean-Jack Queyranne a toujours couru après l'union en 2015 : ce mercredi soir, il a offert à ses militants un placebo dont l'efficacité sous-estimée pourrait se révéler déterminante dimanche.