C'était surtout sa première prise de parole médiatisée à Lyon depuis les attentats de Paris. "J'ai respecté une semaine de silence dans la presse, contrairement à d'autres comme Laurent Wauquiez qui s'est répandu dès le lendemain, c'était indécent et indigne".
Christophe Boudot a donc parlé sécurité et islamisme, "le danger principal qu'il faut nommer". "Tout ce que nous avons dit se réalise", indique l'élu régional qui estime que depuis 15 ans, le Front National martèle l'idée de renforcer la sécurité dans les lycées avec de la vidéosurveillance. Les portiques proposés par Wauquiez ne sont "pas une solution en soi".
"Nos propositions jugées impossibles sont aujourd'hui reprises en boucle par les autres, notamment sur la sécurité. (...) Mais j'applaudirai aux actes".
Deuxième axe de son tryptique de campagne, l'emploi. Reçu jeudi par le PDG de Michelin, Christophe Boudot estime l'avoir "rassuré sur le fait que le FN était l'ami des entreprises". Sa cible : les travailleurs détachés "qui ruinent nos PME et les exploitations agricoles". Une préférence régionale qu'on retrouve là aussi chez le candidat Les Républicains.
Enfin, Christophe Boudot s'est attaché à parler d'aménagement du territoire. "Le numérique et la fibre optique sont des enjeux régionaux. La 4G dans les trains également", a-t-il annoncé, évoquant "les disparités entre Auvergne et Rhône-Alpes".
Lutter contre les déserts médicaux avec le soutien aux établissements existants et en créant des maisons de la santé fait partie de ses prérogatives.
"Notre formation politique est en tête"
Pour le candidat FN, "la campagne se déroule comme prévu. Notre formation politique est en tête parce que les autres seraient derrière nous s'ils ne s'étaient pas déjà rassemblés. On pourra aller jusqu'à 30% des voix au premier tour car la souffrance des électeurs est très grande".
Christophe Boudot a enfin été mitigé sur ses adversaires, alternant la distribution de tacles avec celles de bons points. Sur Laurent Wauquiez, il a estimé qu'il était "un type brillant" mais "qui a du mal à avoir de l'empathie. Malgré ses 40 ans, il a un comportement erratique".
Sur Jean-Jack Queyranne, Christophe Boudot le trouve "usé". "Que peut-il incarner comme nouveau souffle ?", se questionne l'élu FN, reprenant par mégarde le slogan de campagne de Laurent Wauquiez. Mais en même temps, le président sortant de la région était adoubé pour son plan de déploiement de la fibre optique en Rhône-Alpes.
Un double discours dont n'ont pas profité ERAI et Rhône-Alpes Tourisme. "Des boîtes à sucre" avec des "copains placés" et de la "corruption" selon Christophe Boudot. "Il faut en finir avec tout ça". Et dans son coup de balai annoncé, le secrétaire départemental du FN a aussi dans l'envie de baisser la masse salariale, le budget communication et d'abandonner les subventions aux syndicats et associations politisés.