Cette fédération des élus radicaux (les radicaux "valoisiens", non pas les radicaux de gauche comme les lyonnais Thierry Braillard, Ludivine Piantoni ou l’adjoint villeurbannais Jonathan Bocquet) diffuse de l’information sur l’évolution des règles du jeu politique en terrain local. Elle le fait en rassemblant des élus qu’elle espère toucher au-delà du clivage gauche/droite, rêve éternel des centristes. Le but de ce rassemblement lyonnais était de faire le point sur l’évolution des compétences des régions dans la cadre des nouvelles lois de décentralisation, notamment celle du 7 aout dernier.
Jean-Marc Gabouty, Sénateur et président de la FNERR en a une vision bien sombre : "La compétence des transports scolaires a été confiée aux Régions. Celles-ci vont déléguer la compétence aux Départements. Pour garder un œil sur l’accomplissement de ce service public, la Région va devoir créer une autorité qui gèrera la délégation aux départements. Ça va faire une couche administrative en plus".
Laurent Hénard, sous l’œil approbateur de la radicale de l’étape, la lyonnaise Fabienne Lévy, ouvrait l’après-midi en exposant une vision tout aussi pessimiste de l’évolution récente de la décentralisation, prêtant des volontés machiavéliques au Gouvernement actuel : "le Gouvernement de Manuel Valls a fait croire que ses lois de décentralisation étaient le témoin de son courage politique. Et que l’opposition des élus locaux était le symbole de ce courage. Mais la vérité est qu’il n’y a pas de décentralisation en plus dans ces lois, il n’y a que de la mise en concurrence qui attise les tensions entre les collectivités territoriales".
Sans craindre de tomber dans la contradiction après avoir dénoncé le jacobinisme français, Laurent Hénard appelle cependant les élus des Régions à expérimenter les nouvelles possibilités offertes par la loi Notre(e). Cette dernière ouvre en effet la possibilité de transférer aux Régions qui le voudraient la politique de l’emploi. Ce qui conduirait de fait à une régionalisation de Pôle Emploi qui quitterait la tutelle parisienne du Ministère du Travail.
Dans leurs vœux, Laurent Hénard et les Radicaux, appellent donc à une décentralisation déconnectant les élections régionales les unes des autres de manière à en ôter la dimension d’opposition au Gouvernement en place. Ils appellent également de leurs vœux une vraie autonomie budgétaire qui affranchisse les Régions des soubresauts du financement par la Loi de Finance annuel et donc du bon vouloir des Gouvernements successifs.
En bref, un appel, depuis le 6e arrondissement de la troisième ville de France, à un peu plus de liberté face au Pouvoir qui tient tout depuis la première.
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