Pluie de recours contre le raccordement de l'A89 à l'A6

Pluie de recours contre le raccordement de l'A89 à l'A6

La Métropole
de Lyon et six autres collectivités ou organismes ont déposé un recours
devant le Conseil d’Etat pour contester le bien fondé de la liaison des
deux autoroutes entre les communes de La Tour-de-Salvagny et Limonest.

L’A89, censée relier Bordeaux à Lyon et Genève, débouche aujourd'hui sur une petite nationale en plein champ à 18 kilomètres à l’Ouest de l’agglomération lyonnaise. Effet de cette incongruité, des embouteillages monstrueux matin et soir entre l’A6 à Limonest et l’A89 à La Tour-de-Salvagny.

Les travaux de raccordement de 5,5 kilomètres entre les deux autoroutes ont été lancés cet été par les Autoroutes Paris-Rhin-Rhône (APPR), le concessionnaire. Le montant de l’investissement est évalué à 150 millions d’euros.

Sept recours
Et pourtant, tout au long de l’été, le Conseil d’Etat a reçu de nombreux recours pour contester la déclaration d’utilité publique de la liaison autoroutière.

Outre la Métropole de Lyon, le Sytral, le Syndicat Mixte d’Etudes et de Programmation de l’Agglomération Lyonnaise (SEPAL), Alcaly, l’association des communes de l’Ouest lyonnais, ainsi que les villes de Dardilly, Limonest et Lissieu ont également exercé un droit de recours.

Il faut dire que l’A89 s’arrête à l'endroit où les maires de l’ouest lyonnais deviennent chatouilleux. Avec ses paysages vallonnés et verdoyants et ses villas cossus, les communes de l’ouest de l’agglomération ont toujours contesté la construction d’infrastructures lourdes de transport sur leurs territoires. L’A89 ne fait pas exception. D'où sans doute la raison de son inachèvement.

Pénétrantes

Gérard Collomb, le président de la Métropole de Lyon, estime que le raccordement entre La Tour-de-Salvagny et Limonest va créer une nouvelle autoroute pénétrante dans l’agglomération lyonnaise et déverser un nouveau flux de véhicules sous le tunnel de Fourvière, déjà asphyxié. Gérard Collomb n’a totalement tort.

Son agglomération est structurée par des voies autoroutières qui toutes pénètrent au cœur de la métropole en y envoyant touts les trafics  sans distinctions, y compris les flux de transit nationaux ou internationaux. C’est le cas de l’A6, l’A7, l’A43 en provenance de Grenoble ou l’A46 en provenance de Genève et demain, ce sera également le cas de l’A45 en provenance de Saint-Etienne.

Gérard Collomb a toujours plaidé pour une liaison de l’A89 à l’A432 plus au nord ce qui permettrait un contournement de l’agglomération.

Les recours dénoncent par ailleurs des études d’impact incomplètes, une atteinte importante à l’environnement, une modification importante du plan local d’urbanisme du Grand Lyon (PLU) ainsi que d’une incompatibilité du tracé avec le Schéma de Cohérence Territoriale (SCOT).

Sl. Ma.