A Lyon, Nicolas Masurel propose ses services à cinq sociétés de l’agglomération depuis l’année dernière via son projet "La Ruche Urbaine".
Diplômé en architecture paysagiste, ce fils d’apiculteur, constatant le manque de débouchés dans sa branche, a choisi d’emboiter le pas de ses parents en développant un concept novateur : proposer aux professionnels une solution clé en main pour produire leur propre miel. Sur le toit d’un immeuble ou sur un bout de terrain, le jeune entrepreneur installe, entretient et vient récolter la substance sucrée, dont la récolte revient entièrement à ses clients. "C’est quelque chose qui plaît aux gens, explique l’apiculteur lyonnais. Cela apporte du vivant dans une entreprise, ça sort de la traditionnelle sortie annuelle. Et en plus de fédérer les salariés, ça les sensibilise au rôle prépondérant des abeilles dans l’équilibre de notre écosystème."
Ces petites butineuses se trouvant en effet menacées, délivrer un message à caractère préventif n’en devient que plus important. "C’est ce qui m’intéresse le plus, témoigne Nicolas Masurel. J’ai vu mon père travailler pendant des années de manière traditionnelle dans un milieu rural. Aujourd’hui, on a constaté que les abeilles se portent, a priori, mieux en ville qu’en campagne. Pourquoi ? Parce qu’il y a moins de pesticides, plus de diversité florale, mais aussi plus de chaleur… "
Un moyen de communication externe
A Sainte-Foy-lès-Lyon, la société Lyon Service Matériel expérimente le concept depuis le mois de mai. Sans rapprochement apparent avec le principal pollinisateur, elle a organisé ce jeudi une journée porte-ouverte autour de ce thème. Avec pour point d’orgue l’extraction du miel, sous le regard attentif de l’assemblée. « C’est un moment magique de l’apiculture. C’est le fruit du travail de milliers d’insectes. Le miel coule des rayons et on peut le goûter directement avec son doigt », dépeint l’apiculteur.
Pour Jean-Philippe Bonneteau, patron de l’entreprise, le pari est réussi. En plus de contribuer à la biodiversité, il a fait de cette expérience un efficace outil de communication. "Outre la présentation du matériel, nos clients sont venus rechercher de la nouveauté, explique-t-il. Les gens ont beau avoir 50 ans, ils sont comme des enfants lorsqu’ils voient le miel être récolté. Celui-ci nous sert d’ailleurs à faire des cadeaux estampillés au nom de la société."
Ce jeudi, une vingtaine de kilos – soit l’équivalent de 200 pots - sont sortis des hausses installées dans les trois ruches du site, concluant ainsi la saison des récoltes. Quant aux petites ouvrières, elles peuvent dès à présent prendre du repos.
Les ruches urbaines : un concept qui bourdonne à Lyon
C’est une tendance qui est en train de prendre de plus en plus d’ampleur : avoir sa propre ruche dans son entreprise.