Parmi elles, la "carte culture". Ce titre permet, pour 38 euros l’année, d’accéder de façon illimitée aux musées de la Ville et aux services de la bibliothèque municipale.
Fruit d’un travail de longue haleine (le projet a été lancé il y a deux ans), cette nouvelle offre répond à un besoin de simplification des grilles tarifaires. "Nous ne souhaitions pas aborder la question des prix, mais plutôt créer de nouvelles conditions d’accès aux lieux culturels, explique Képénékian. Avec cette carte, les accès sont facilités et les tarifs négociés. Elle offre plus de liberté aux visiteurs et va permettre de fidéliser le public en balayant un panel culturel plus large."
Adaptée aux besoins de ses utilisateurs
Inspirée d’un modèle existant déjà dans d’autres villes françaises ou à l’étranger, comme en Estonie où tous les musées nationaux sont accessibles en un seul et unique badge, cette carte se veut également intelligente. Ses nombreuses données collectées permettront en effet d’étudier le profil de ses utilisateurs et, ainsi, de mieux répondre à leurs attentes. "Ce projet s’inscrit dans une dynamique de rapprochement à la fois des musées entre eux, mais aussi du public vers ces institutions. Ses détenteurs développeront un lien privilégié avec ces musées, qui les inviteront à participer à des projets ou qui les informeront des nouvelles expositions", se réjouit Xavier de la Selle, directeur des Musées Gadagne, également présent à la conférence.
Si, pour l’heure, seuls les six musées municipaux (MAC, Musée des Beaux-Arts, Musée Gadagne, CHRD, Musée de l’Imprimerie et de la Communication graphique, Musée de l’Automobile Malartre) bénéficient de ces services, le musée des Confluences ou encore le musée gallo-romain rejoindront la liste des institutions adhérentes à partir de janvier prochain.
Mais les musées ne sont pas les seuls bénéficiaires de cette innovation. Celle-ci contribue également à renouveler la tarification archaïque des bibliothèques de la ville. "Notre grille de prix était devenue un obstacle pour nous, estime Gilles Eboli, directeur de la BM de la Part-Dieu. Elle ne fonctionnait plus car on a évolué dans nos supports. On passe donc aujourd’hui à une souscription non pas par support, mais par offre de services." Avec ce modèle, l’abonnement seul aux services des bibliothèques municipales a d’ailleurs vu son prix baisser de moitié (de 35 à 18 euros).
522 pass illimités vendus en deux jours
Ce système, qui doit à terme intégrer des spectacles et des pièces de théâtre, doit également répondre à une volonté d’attirer le jeune public. Mais si la "carte culture" est proposée au tarif attractif de 15 euros pour les 18-25 ans, l’âge maximum offrant la gratuité aux plus jeunes dans les musées de la ville a été baissé de 26 à 18 ans. Interrogé sur cette manoeuvre, Georges Képénékian ne craint pas pour autant de contre-productivité : "A partir de 18 ans, c’est de manière responsable qu’on adhère à une carte. Malgré la symbolique derrière la gratuité, celle-ci ne produit pas ce qu’on veut. Des études ont prouvé qu’elle n’augmentait pas la fréquentation des musées. Or, on donne de la valeur à ce qui nous a coûté un peu."
Mise en vente depuis ce lundi, la "carte culture" semble en tout cas avoir trouvé son public. 522 titres ont déjà été écoulés, alors que l’offre incluant uniquement les services des bibliothèques a été vendue à 376 exemplaires.
La culture lyonnaise joue carte sur table
Désormais, plus besoin de faire la queue aux billetteries des musées
lyonnais. Premier adjoint au maire délégué à la Culture, Georges
Képénékian a présenté ce jeudi à la bibliothèque de la Part-Dieu ses
nouvelles formules d’abonnement pour profiter de l’offre culturelle
locale.