Le mensuel Corbacabana est édité par l'administration pénitentiaire et relate normalement les annonces faites par le directeur sur le quotidien de l'établissement rhodanien. Mais cette enquête, réalisée par un détenu (marin-pêcheur puis soudeur), dévoile les marges importantes que réalise Eurest, la société privée chargée par la prison de Corbas de fournir les repas.
Selon Rue89Lyon qui a consulté le numéro d'avril de Corbacabana, sur onze produits différents comme une boîte de six oeufs ou un pot de Nutella de 440 grammes, neuf sont moins chers à Auchan Saint-Priest. Ainsi, des lames de rasoir Gilette Mach3 par 5 coûtent 12,49 euros à la prison contre 10,17 euros en grande surface. Ou un filet de pommes de terre de 2,5 kilos est vendu 2,74 euros par Eurest contre 1,29 euros par Auchan.
La qualité des fruits et légumes mais aussi les carences dans l'approvisionnement sont pointés du doigt à travers des témoignages. Toute l'enquête est savamment orchestrée, et donne également la parole aux responsables de Corbas et d'Eurest.
De quoi provoquer un mouvement de mécontentement chez les détenus, payés relativement peu s'ils travaillent en prison et qui doivent parfois rembourser des parties civiles.
Pourtant, le directeur de l'établissement pénitentiaire n'a pas censuré l'article. Selon nos confrères, cette parution lui permet de gagner des points auprès des personnes enfermées, mais aussi d'être en position de force par rapport à Eurest, en vue de futurs négociations autour du contrat qui les lie durant cinq ans.
Nourriture très chère : l'enquête d'un détenu sur les prix pratiqués à la prison de Corbas
Au mois d'avril, le journal de la prison de Corbas a publié une enquête
alarmante sur les prix des repas servis à la cantine ou la nourriture
proposée à la vente.