Le syndicat de transports en commun du Rhône, suite aux élections départementales, va intégrer de nouveaux élus à l'occasion d'un comité syndical. Ce qui va entraîner l'élection du président, un poste occupé par Gérard Collomb depuis la défection de Bernard Rivalta en début d'année, rattrapée par l'annulation de l'élection municipale de Vénissieux.
Or Gérard Collomb a décidé de ne pas poursuivre l'aventure présidentielle au Sytral. Après quelques mois d'intérim, il va céder son siège à Annie Guillemot. Candidate de la majorité, la sénatrice-maire PS de Bron devrait facilement l'emporter face à Michel Rantonnet, le maire Les Républicains de Francheville.
Dans les couloirs du Sytral, on raille déjà la future présidente, qui, au premier abord, n'a pas forcément d'affinité particulière avec les transports. Il s'agit bien d'un troisième choix pour Gérard Collomb, qui envisageait dans un premier temps de laisser la présidence à Thierry Philip puis à Michèle Vullien. Sauf que le maire du 3e arrondissement a gentiment refusé pour ne pas se retrouver avec le revenant Rivalta dans les pattes. Et Michèle Vullien, maire de Dardilly, risquait de cristalliser les critiques de la droite, elle qui représente ce centre qui a fait gagner Collomb au Grand Lyon l'an dernier et que Philippe Cochet compare aux "collabos".
La piste Jérôme Sturla semblait être lancée par des proches, lui qui se voyait bien récupérer un mandat d'importance après sa défaite aux municipales de Décines.
Annie Guillemot donc, 5e vice-présidente à la Métropole chargée de l'Enfance, la Famille et les Collèges. Dans le Progrès de mercredi, elle jurait que les questions liées au transport, elle "les connait" et y "trouve un réel intérêt". L'ingénieure de formation est même prête à céder son siège de maire de Bron en septembre pour se consacrer plus largement au Sytral.
Mais personne n'est dupe à Lyon, le profil d'Annie Guillemot permettra le retour espéré par Gérard Collomb de Bernard Rivalta. Pas comme élu puisqu'il ne s'était pas représenté à Vénissieux, mais comme consultant. Une manière pour ce dernier de poursuivre son travail entamé, notamment sur la ligne B du métro qui doit arriver aux Hôpitaux-Sud. Sa légitimité n'est pas contesté, même à droite. Reste à savoir si Guillemot et Rivalta arriveront à cohabiter.
Autre futurs échanges qui s'annoncent intéressants : ceux entre la présidente du Sytral et le président de la Région Rhône-Alpes. Jean-Jack Queyranne a toujours soutenu sa femme Elisabeth dans sa croisade contre la maire de Bron. Les deux femmes se détestent et les relations avec Jean-Jack Queyranne s'annoncent donc mouvementées, au moins jusqu'au véritable début de la campagne des régionales.
Présidence du Sytral : le retour déguisé de Rivalta aux manettes ?
Ce jeudi, le Sytral va changer de présidence.