Ou du moins, elle devrait faire davantage polémique. Car si les Français et les médias dénoncent ce qu'il se passe aux Etats-Unis, saluent le courage d'Edward Snowden d'avoir mis en lumière l'espionnage en règle de la vie privée par le gouvernement américain, la loi sur le renseignement en France ne suscite finalement que peu de remous.
Pourtant, elle entraînera, pour une raison qui apparaît comme légitime aux yeux de la majorité de la gauche et de la droite, une surveillance légalisée. Ainsi, le texte permet aux services de renseignement, pour prévenir de nouveaux attentats et lutter contre le terrorisme, d'utiliser des techniques d'espionnage (écoutes, pose de caméras ou de logiciel-espion, accès aux données de connexion) dans le but de tomber sur une conversation ou des recherches malveillantes.
Après pose de boites noires chez les opérateurs, un algorithme pourra ainsi scanner ce que vous faîtes sur Internet, des données transmises ensuite à une personne physique en cas de mots-clés définis ou de connexions louches repérés.
Ce mardi, l'Assemblée a voté la loi sur le Renseignement. Le texte a fait consensus (438 pour et 86 contre) mais quelques voix se sont élevées contre. Si les députés du Rhône Pierre-Alain Muet (PS) et Bernard Perrut (UMP) se sont abstenus, le député-maire UMP de Caluire Philippe Cochet et le parlementaire UMP Philippe Meunier ont voté contre, à l'instar de Cécile Duflot, Aurélie Filippetti ou Patrick Devedjian.
Tous les autres parlementaires rhodaniens ont approuvé la loi qui doit désormais passer devant le Sénat.
Loi sur le renseignement : qui a voté contre dans le Rhône ?
C'est l'une des lois les plus polémiques de l'année.